Le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour la région du Proche et du Moyen-Orient, Ralph El-Hage, a constaté un changement dans la gradation du conflit syrien que le CICR considérait autrefois comme un conflit interne.
«Quand une armée d’un certain Etat attaque l’armée d’un autre Etat sur le territoire de cet Etat, et il y a des cibles militaires légitimes, cela devient immédiatement un conflit armé international», a confié Ralph El-Hage à RT. «Il faut respecter le droit international humanitaire, que ce soit un conflit international ou interne», a-t-il ajouté.
L’approche humanitaire devrait inclure une aide médicale, une aide d’urgence aux populations qui se trouvent dans les zones assiégés [...] ainsi qu'une protection pour ces gens
Le 7 avril, les Etats-Unis ont attaqué la base d’Al-Chaayrate, située près de Homs, en guise de représailles à une attaque chimique présumée dans la province méridionale d’Idleb, perpétrée le 4 avril. Washington a immédiatement accusé le gouvernement de Bachar el-Assad pour cet incident, qui aurait tué des dizaines de civils, en affirmant que Damas avait utilisé cet aérodrome pour lancer son attaque. Des accusations qui n’ont pas encore été étayées par des preuves concluantes.
Le gouvernement syrien a rejeté ces allégations. Les militaires syriens affirment que la frappe aérienne syrienne a touché un entrepôt que les terroristes utilisaient pour produire et stocker des armes chimiques.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a fait savoir que le bombardement américain était «une réaction claire à des fins humanitaires». Le porte-parole du CICR n’a pas porté de jugement sur les intentions des Etats-Unis, mais a souligné que «l’approche humanitaire devrait inclure une aide humanitaire... de l’aide médicale, une aide d’urgence sous forme d’eau et de nourriture pour les populations qui se trouvent dans les zones assiégées et en première ligne, ainsi qu'une protection pour ces gens.»
Il est nécessaire que les parties au conflit en Syrie respectent le droit international humanitaire et tous les principes du droit, afin d’éviter les victimes humaines
Ralph El-Hage a également indiqué que, «en cas de nouvelles frappes aériennes, le monde ne verrait que davantage de souffrances humaines, des souffrances des civils dans tout le pays.»
«Même si les organisations humanitaires continuent à fournir de l’aide humanitaire à la Syrie, ce n’est pas suffisant», estime le porte-parole du CICR. «L’aide humanitaire que nous et d’autres organisations humanitaires, en collaboration avec le Croissant-Rouge arabe syrien, livrons aux gens, c'est une chose. Ce qui est nécessaire, c’est que les parties au conflit, qui sont les parties belligérantes en Syrie aujourd’hui, respectent le droit international humanitaire et tous les principes du droit, afin d’éviter les victimes humaines et les souffrances civiles inutiles. Et c’est ce qui est important aujourd’hui», a conclu Ralph El-Hage.
Lire aussi : Opération américaine en Syrie : «Une frappe punitive à but essentiellement médiatique»