Quand une entreprise canadienne commercialisait des sex-toys espions

Quand une entreprise canadienne commercialisait des sex-toys espions© Capture d'écran du site : www.rt.com
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Un fabricant canadien de sex-toys versera environ 2 800 000 euros à la suite d’une action de groupe. Les plaignants reprochent à l’entreprise de leur avoir vendu des objets de plaisir capables de collecter des données... sans leur consentement.

Après les voitures tueuses de la CIA, voici les sex-toys espions. Standard Innovation, entreprise canadienne qui propose à la vente des vibromasseurs va devoir verser trois millions de dollars (environ 2 800 000 euros) à un groupe de clients qui avait décidé de porter l’affaire en justice via une action de groupe.

Le We-Vibe 4 Plus vibrator, l’un des produits phares du groupe, avait la fâcheuse habitude de collecter des données à propos de ses utilisateurs. Un «plus» qui n'apparaissait pas dans la notice.

Température de l’objet et intensité des vibrations

C’est un plaignant originaire de Chicago dans l’Illinois qui est à l’origine de l’affaire. En septembre 2016, il avait accusé l’entreprise canadienne de collecter des informations concernant les habitudes sexuelles des clients, y compris les paramètres du sex-toy.

Standard Innovation paiera donc à peu près 7 400 dollars (environ 6 975 euros) à chaque client ayant utilisé l’application We-Vibe 4 Plus vibrator. Pour ceux qui ont acheté le produit sans utiliser l’application, ils obtiendront 148 dollars (environ 140 euros).

La technologie Bluetooth permet au sex-toy d'être contrôlé à distance et est décrite sur le site Web de l’entreprise comme permettant aux couples de «se connecter de manière nouvelle et passionnante qu'ils soient dans la même pièce ou sur un autre continent».

Ce que la firme s’est bien gardée de dire à ses clients, c’est qu’elle collectait des données personnelles qui étaient ensuite envoyées à ses serveurs l’informant ainsi de la fréquence et de la longueur d’utilisation ainsi que de la température de l’objet et l’intensité des vibrations.

L'appareil était également vulnérable aux piratages informatiques. Un individu qui prendrait le contrôle du Bluetooth serait en mesure d’activer et contrôler le sex-toy à distance. Ces problèmes liés à la sécurité avaient été évoqués en 2016 lors du DEF CON, une conférence sur le piratage informatique qui se tient à Las Vegas. Lors de cette dernière, «Goldfisk» and «Follower», deux hackers basés en Nouvelle-Zélande, avaient déclaré qu’une prise de contrôle indésirable de l'appareil pourrait être qualifiée d’agression sexuelle.

«Nous sommes heureux d’être arrivé à un accord juste et raisonnable dans cette affaire», a déclaré de son côté la compagnie canadienne au magazine Fortune. «Chez Standard Innovation, nous prenons la question de la sécurité des données privées des clients très au sérieux. Nous avons amélioré notre politique en la matière, augmenté la sécurité de l’application, fourni plus de choix aux clients à propos des données qu’ils souhaitent partager et nous continuons de travailler avec des experts de la vie privée et de la sécurité pour améliorer l’application», a précisé Standard Innovation.

Lire aussi : Selon le directeur du FBI, la protection «absolue» de la vie privée n'existe pas

Reste à savoir si les utilisateurs seront d’accord à l’avenir pour partager leurs données… intimes.

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