Israël dépénalise partiellement la consommation de cannabis
Les autorités israéliennes se sont engagées dans la dépénalisation de l'usage de la marijuana. Désormais, tout individu interpellé consommant de la marijuana dans un lieu public recevra une amende, et ne sera poursuivi qu'en cas de récidive.
Le gouvernement israélien a approuvé le 5 mars un projet, rédigé par les ministères de la Sécurité publique et de la Justice, dépénalisant partiellement la consommation de cannabis à usage récréatif au profit d'un système d'amende.
Désormais, les personnes qui seront contrôlées en possession ou en train de consommer du cannabis en public ne risqueront pas immédiatement des poursuites pénales. En cas de première infraction, ces personnes devront payer une amende de 1 000 shekels (255 euros). Elles auront à verser le double dans le cas d'une deuxième infraction et à la troisième, elles recevront un dernier avertissement. La police déférera un consommateur à la justice seulement s'il est pris en possession ou en train de consommer du cannabis en public à une quatrième reprise.
Par ailleurs, si un mineur était pris en consommant du cannabis, une enquête criminelle pourrait être engagée contre lui s'il refusait de participer à un programme de sensibilisation antidrogue, a rapporté le quotidien israélien Haaretz, citant le ministre de la Sécurité publique, Gilad Erdan.
«L'approbation du gouvernement est une étape importante sur la façon de mettre en œuvre cette nouvelle politique, qui mettra l'accent sur l'information et le traitement plutôt que la répression», s'était par ailleurs félicité le 5 mars Gilad Erdan, cité par Haaretz.
De son côté, la ministre de la Justice, Ayelet Shaked, avait affirmé le 5 mars qu'Israël ne pouvait pas ignorer «les changements à travers le monde sur l'usage de cannabis et ses effets».
«C'est une étape importante, mais ce n'est pas fini. Cette avancée envoie le message important que le million d'Israéliens qui consomment du cannabis ne sont pas des criminels. Nous allons continuer à suivre les développements au sein du comité et veiller à ce que les changements soient mis en œuvre», avait également rappelé la députée Tamar Zandberg, présidente du Comité spécial de la Knesset sur la toxicomanie et l'abus d'alcool.
Les recettes générées par les amendes permettront de financer des campagnes de sensibilisation antidrogue. A noter également que la vente et la culture du cannabis resteront des infractions criminelles et que les nouveaux dispositifs ne s'appliqueront pas aux près de 25 000 Israéliens qui possèdent un permis d'utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques.
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