Mer de Chine méridionale : Pékin met en garde Washington contre ses patrouilles «menaçantes»

Mer de Chine méridionale : Pékin met en garde Washington contre ses patrouilles «menaçantes»© Tyrone Siu Source: Reuters
L’USS Blue Ridgey, vaisseau amiral de la septième flotte de la Marine américaine
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Pékin a une nouvelle fois enjoint les Etats-Unis à cesser leurs démonstrations de force en mer de Chine méridionale. Une région sur laquelle les autorités chinoises revendiquent la souveraineté et où Washington entend défendre ses intérêts.

«La Chine a toujours respecté la liberté de navigation et de survol dont bénéficient tous les pays, dans le cadre du droit international», a rappelé le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, lors d'une conférence de presse le 20 février. Pour autant, a-t-il tenu à ajouter selon l'agence Reuters, «nous nous opposons systématiquement aux Etats qui menacent et entament la souveraineté et la sécurité de pays côtiers sous la bannière de la liberté de navigation et de survol. Nous espérons que les pays concernés feront davantage d'efforts pour garantir la paix et la stabilité régionale».

Une puissance étrangère était tout particulièrement visée : les Etats-Unis. La déclaration officielle faisait en effet suite à une récente patrouille militaire américaine en mer de Chine méridionale. Le 18 février, la Marine américaine avait annoncé sur son site qu'un porte-avion accompagné d'avions de guerre avait entamé des «opérations de routine» dans cette région.

Pékin et Washington montrent les crocs

Début février, c'est Pékin qui avait fait jouer ses muscles en mer de Chine, en y déployant un second porte-avion. Quelques jours auparavant, les autorités chinoises avaient envoyé un message d'avertissement aux Etats-Unis, les enjoignant à quitter la zone. «La souveraineté de la Chine sur les îles de mer de Chine méridionale et leurs eaux adjacentes est indiscutable», avait fait savoir Geng Shuang, le 24 janvier.

Ces démonstrations de force chinoises faisaient suite à l'annonce, par la nouvelle administration américaine, que Washington défendrait bec et ongles ses intérêts dans cette région. Début janvier, le futur secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, avait menacé de signifier à la Chine de cesser les travaux de remblaiement qu'elle entreprend sur les îles qu'elle contrôle, afin de les agrandir. La presse chinoise avait immédiatement pointé du doigt des propos «insensés» capables de provoquer un «affrontement militaire».

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La Chine dénonce régulièrement les patrouilles américaines

Les tensions entre Pékin et Washington au sujet de ces eaux contestées ne date pas de l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. Durant ses deux mandants, Barack Obama avait fait de l'expansion des forces militaires américaines en Asie de l'est un axe majeur de sa politique de Défense, espérant ainsi contre-balancer la puissance émergente chinoise et rassurer les alliés régionaux des Américains, tels que Tokyo et Séoul.

Dans cette optique, l'armée américaine a effectué à de nombreuses reprises des patrouilles en mer de Chine méridionale, s'attirant de vives critiques de la part de Pékin, qui juge ces opérations illégales et provoquantes.

La lutte pour la domination de cette zone maritime n'est pas que politique : près d'un tiers du pétrole vendu dans le monde transite par ce carrefour commercial. Et si la Chine revendique la quasi-totalité des eaux de cette mer, la Malaisie, les Philipines, Taiwan, le Vietnam et le Brunei se considèrent également comme propriétaires d'une partie d'entre elles.

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