Donald Trump envisage un nouveau décret anti-immigration
- Avec AFP
Le président américain Donald Trump a affirmé qu'il envisageait plusieurs options pour relancer son décret anti-immigration actuellement bloqué par la justice. Un «nouveau» texte serait en cours de préparation .
«L'aspect malheureux c'est que ça prend du temps statutairement [de saisir à nouveau la justice], mais nous gagnerons cette bataille. Nous avons aussi beaucoup d'autres options, y compris présenter simplement un tout nouveau décret», a déclaré le président aux journalistes qui l'accompagnaient à bord de l'avion présidentiel Air Force One.
Toutefois, selon des responsables américains, l'option qui consiste à saisir la justice une nouvelle fois, y compris la plus haute instance judiciaire du pays, la Cour suprême, n'est pas abandonnée. «Nous gardons la porte ouverte à toutes les options», ont-ils fait savoir.
Donald Trump a précisé dans l'avion qui l'emmenait en Floride, où il va jouer au golf ce week-end avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, qu'il n'y aurait pas de nouvelle mesure avant la semaine prochaine, «peut-être lundi ou mardi [13 ou 14 février]».
Quand Donald Trump n'a pas d'oreillette et fait semblant de comprendre le japonais (IMAGES) https://t.co/DbR0bVSkFgpic.twitter.com/xK65elLJKZ
— RT France (@RTenfrancais) 10 février 2017
Interrogé pour savoir s'il allait publier un nouveau décret,le 45e président des Etats-Unis a répondu : «Ça pourrait vraiment être le cas. Nous devons aller vite pour des raisons de sécurité, donc ça pourrait tout à fait être le cas.»
«Enormes menaces»
Le président est resté cependant flou sur ce qu'il prévoit d'amender dans le décret qu'il a déjà émis : «Nous allons aller très fort sur la sécurité», a-t-il dit.
Donald Trump avait affirmé quelques heures auparavant lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche avec Shinzo Abe qu'il allait «poursuivre le processus judiciaire» et gagner.
Il s'est vu infligé le 9 février un revers par une cour d'appel de San Francisco, qui a maintenu le blocage de son décret, mesure phare de son début de mandat pour protéger les Etats-Unis de la menace terroriste.
«D'énormes menaces pèsent sur notre pays. Nous ne permettrons pas que cela arrive», avait-il martelé. «On n'autorisera pas des gens qui veulent nous faire du mal à entrer dans notre pays, on autorisera l'entrée de pleins de gens qui aiment notre peuple et feront le bien de notre pays», a déclaré Donald Trump au côté du dirigeant nippon.
Signé le 27 janvier, le décret sur la «Protection de la nation contre l'entrée aux Etats-Unis de terroristes étrangers» a temporairement bloqué l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Syrie, Soudan, Libye, Somalie, Yémen) et de tous les réfugiés. L'interdiction est illimitée dans le temps pour les Syriens.
Le 3 février, en effet, un juge fédéral de Seattle, dans l'Etat de Washington, a émis une injonction temporaire bloquant l'application de ce décret sur l'ensemble du territoire américain. C'est l'appel de l'administration Trump contre cette décision que la cour de San Francisco a rejeté le 9 février.
«Intérêt général»
Insistant sur la nécessité de protéger «l'intérêt général», les trois juges de la cour d'appel ont estimé à l'unanimité que l'administration Trump n'avait pas démontré que la suspension du décret se traduirait par de graves atteintes à la sécurité des Etats-Unis, comme l'affirme Donald Trump.
Une décision que le locataire de la Maison Blanche a qualifiée de «scandaleuse», le 10 février. Quelques minutes seulement après la publication de leur décision, la colère de Donald Trump avait éclaté sur Twitter: «Rendez-vous au tribunal, la sécurité de notre nation est en jeu !»