Le territoire de Daesh a fondu de près d'un quart en 2016
- Avec AFP
L'Etat islamique a perdu en 2016 près du quart (23%) du territoire qu'il contrôlait en Irak et en Syrie, un recul qui menace sa «cohésion», selon une étude publiée le 18 janvier par le cabinet d'analyse IHS Markit.
En un an, la superficie du «califat» proclamé par Daesh sur ces deux pays est passée de 78 000 kilomètres carrés à 60 400 kilomètres carrés, explique la firme IHS Markit, basée à Londres.
En 2015, le territoire contrôlé par les djihadistes avait déjà fondu de 14%, passant de 90 800 kilomètres carrés à 78 000 kilomètres carrés.
Daesh a «souffert de pertes territoriales sans précédent en 2016, notamment des zones cruciales pour le projet de gouvernance du groupe», souligne un analyste d'IHS, Columb Strack, cité dans l'étude. «Et ceci», a-t-il souligné, «malgré la reconquête en décembre de Palmyre» par les djihadistes après une contre-attaque éclair.
Comme le souligne IHS, Daesh n'en a pas moins connu en 2016 une série d'échecs militaires, perdant en Syrie les villes de Dabiq ou Minbej, et en Irak celles de Ramadi ou Fallouja.
Selon IHS, les pertes territoriales enregistrées par Daesh ont entraîné des dissensions internes sur la manière d'y répondre et menacent la «cohésion» du groupe. «Cela fait peser sur le groupe Etat islamique le risque de défections vers des groupes djihadistes rivaux en Syrie, ou même d'une possible implosion», estime un autre expert de IHS, Ludovico Carlino.
Alors que des responsables militaires ont annoncé la libération de la partie est de Mossoul, IHS estime que la ville irakienne pourrait être complètement reprise «avant la seconde moitié de l’année».
La reconquête de Raqqa, en Syrie, pourrait s'avérer plus problématique, avance également IHS en soulignant que la ville constitue «le cœur de l'Etat islamique».
IHS estime qu'il faudra probablement pour en chasser les djihadistes en 2017 «une vaste intervention au sol» menée par un acteur extérieur comme les Etats-Unis, la Turquie ou la Russie, et celle des forces du président Bachar Al-Assad.