Beaucoup de policiers, peu d’éclairage médiatique – le très confidentiel club Bilderberg se protège
Des milliers de policiers sont déployés dans les Alpes autrichiens pour défendre l’élite mondiale rassemblée à la réunion du groupe Bilderberg face aux manifestants qui entourent l’hôtel. Peu de médias ont décidé de couvrir l’évènement en profondeur.
Après une première manifestation vendredi, les manifestants contre Bilderberg sont réapparus samedi après-midi pour manifester contre ce que beaucoup d’entre eux appellent une réunion de criminels. Le nombre attendu de contre-manifestants s’élève à quelques milliers en marge la réunion des puissants du monde occidental. Certains d’eux sont déjà arrivés sur place. La corruption, l’élitisme et l’ambiance secrète dans laquelle les élites mondiales discuteront les questions politiques, économiques et de sécurité est le principal motif de mécontentement.
According to police there is 150 protestors in the free speech zone that they made impossible to get to #Bilderbergpic.twitter.com/uWLQF72zuQ
— rosannemiller (@freedomgirl2011) 12 Juin 2015
Une zone de sécurité de 50 kilomètres et deux postes de contrôle ont été créés autour du site pour sécuriser les puissants hôtes. Jusqu’à 2 100 agents de police de toute l’Autriche seront en service dont 300 agents de police allemands au cas où la situation déborderait pendant la conférence de quatre jours.Un large périmètre autour de l’hôtel est complètement bouclé par un épais dispositif policier. Des journalistes qui tentaient d’approcher ont subi des interrogatoires et ont été raccompagnés dans leur chambre d’hôtel.
Rob Dew, le rédacteur en chef du site infowars.com, a décrit au correspondant de RT Peter Oliver certaines méthodes de dissuasion employées par les policiers à l’égard des journalistes et des manifestants. «Au début, ils [les policiers] étaient très violents et très grossiers envers nous. Ils ont vu que nous étions du Texas, ils nous ont fait sortir de notre voiture et nous ont fouillé». Au poste de contrôle suivant, les journalistes ont signalé la présence d’une dashcam dans leur voiture, ce qui a refroidi l’ardeur de policiers.
Peu d’éclairage dans de grands médias
L’ampleur de présence policière s’explique par les nombreux invités de marque à l’évènement – personnalités politiques de premier plan, banquiers, dirigeants de firmes transnationales… Un nombre total de 140 participants de 22 pays ont confirmé leur présence cette année. Le chancelier de l’échiquier britannique George Osborne et le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg y est notamment attendu, ainsi que des cadres dirigeants de Deutsche Bank, Santander, AXA groupe et JP Morgan. D’après certains experts, «c’est là où un vrai consensus sur la politique mondiale se définit». Mais les grands médias occidentaux n’ont pas l’intention de présenter un éclairage profond de cette rencontre.
#JPMorgan @ #Bilderberg - Kissinger, Koç, Kaeser, Feldstein & Erdoes http://t.co/RpVfMubBt8 + https://t.co/yqI7k3sYmzpic.twitter.com/vj3PeyTzTK
— Stop Making Sense (@sensemakingstop) 13 Juin 2015
Pourquoi cela ? Selon le journaliste d’investigation Tony Gosling, les grands groupes médiatiques seront presque aussi bien représentés à la réunions que les banques, les multinationales et les groupes politiques.
«La raison pour laquelle les journalistes n’y vont pas est que leurs patrons sont là-bas. Et ils ne veulent pas les contrarier en cassant l’atmosphère de confidentialité», a-t-il indiqué.
Bilderberg. 150 leaders of governments, banks, military, corporations and media meeting now. Scant coverage. Makes no sense.
— John Hawkins (@TehJayhawk) 13 Juin 2015
Les rédacteurs en chef et les managers des plus grands médias privés sont invités aux réjouissances, y compris ceux de la BBC, de Bloomberg, de the Economist, et du Financial Times. Leur silence est révélateur du fait que «les médias sont devenus une chose qu’on peut acheter et vendre», estime Gosling.