La coalition menée par les Etats-Unis admet avoir tué au moins 188 civils en Syrie et en Irak
Les militaires américains ont reconnu que presque 200 civils avaient été victimes des frappes de la coalition dirigée par Washington en Syrie et en Irak depuis 2014. Selon des groupes de défense des droits de l’homme, ce chiffre est sous-estimé.
«A l’heure actuelle, se basant sur les informations disponibles, le Groupe de forces interarmées de l’opération Inherent Resolve a évalué qu’il est plus probable qu'improbable qu’au moins 188 civils aient été tués non-intentionnellement dans des frappes de la coalition depuis le début de l’opération Inherent Resolve», a annoncé la coalition dirigée par les Etats-Unis dans son évaluation mensuelle du nombre de victimes civiles de ses frappes aériennes.
Dans le communiqué, la coalition exprime ses condoléances aux familles des victimes mais souligne aussi que «les victimes sont inévitables».
Le #Pentagone reconnaît avoir frappé un hôpital près de #Mossoul et craint des victimes civiles https://t.co/EuyROSiz8qpic.twitter.com/SEJ728ojDg
— RT France (@RTenfrancais) 30 décembre 2016
Depuis novembre dernier, la coalition a reçu 23 nouveaux rapports sur des victimes civiles, mais en a jugés crédibles seulement cinq qui prouvaient la mort de 15 personnes. 13 rapports ont été jugés «non-crédibles» et cinq autres seraient en train d’être évalués, selon les militaires américains.
«Une carence en matière de renseignement»
Le fait que la plupart de rapports soient qualifiés de «non-crédibles» montre une carence alarmante en matière de renseignement pour la coalition menée par les Etats-Unis, a confié à RT l’ancien responsable du Pentagone Michael Maloof.
«Quand ils parlent de sources non-crédibles, cela signifie qu’ils ne disposent pas assez d’informations pour déterminer si des civils ont été tués ou non. Et cela signifie vraiment que nous n’avons pas de renseignement sur place. Et nous ne devons pas bombarder des régions où nous manquons de bon renseignement sur place», a-t-il expliqué.
Les données sur les victimes civiles sous-estimées ?
Des groupes de défenses des droits de l’homme affirment que les Etats-Unis sous-estiment le nombre des morts civiles. Ainsi, Amnesty International insiste sur le fait qu’au moins 300 personnes ont été tuées dans seulement 11 frappes aériennes soumises à une enquête.
Pourquoi le #Pentagone reste sourd aux accusations d’@Amnesty concernant les morts civiles en #Syrie? https://t.co/KdnjE8mG3gpic.twitter.com/OcT6uq9z0R
— RT France (@RTenfrancais) 28 octobre 2016
Ces 11 frappes sont une goutte d’eau dans l'océan des frappes effectuées par les Etats-Unis. Vers la fin de l'année 2016, la coalition avait déjà mené depuis 2014 17 000 frappes aériennes, dont 10 000 en Irak et 6 000 en Syrie, selon les militaires américains.
La coalition menée par les Etats-Unis consiste en 60 Etats alliés et effectue des frappes aériennes contre Daesh en Syrie et en Irak depuis 2014 sans autorisation officielle du gouvernement syrien ou du Conseil de sécurité de l’ONU.