Sergueï Lavrov : «Comme l'URSS, l'UE privilégie l'idéologie aux intérêts vitaux des Etats membres»
Condamnant l'idéologie à l'œuvre derrière la politique à l'égard de la Russie imposée à ses Etats membres par l'Union européenne, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a établi un parallèle peu flatteur entre celle-ci et l'URSS.
Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a livré sa vision des rapports qu'entretient l'Union européenne avec la Russie lors d'une conférence de presse tenue à Belgrade ce lundi 12 décembre. «L'Union européenne délivre des instructions par écrit à ses différents Etats membres, associés ou candidats, indiquant l'attitude à adopter et les déclarations à faire concernant la Russie», a-t-il affirmé.
Dominique de @Villepin : «L'#Europe et la #Russie ont des intérêts communs»
— RT France (@RTenfrancais) 9 décembre 2016
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«Il est exigé à chacun de ces pays de condamner "l'annexion de la Crimée'' ou ''l'occupation de l'Est ukrainien''», a-t-il ajouté, déplorant une «approche absurde» des relations internationales. Selon lui, le rapprochement des Etats européens avec la Serbie ou le Monténégro pourraient par exemple n'être motivé que par la volonté de s'opposer à la Russie. «Si tel est le cas, c'est une impasse, une voie sans issue», a-t-il affirmé.
Selon lui, «cette manière de privilégier les intérêts idéologiques sur les intérêts économiques ou essentiels des pays membres fait penser à l'Union soviétique». Cette pique fait écho aux critiques régulièrement formulées à l'égard de l'UE et de son fonctionnement parfois accusée de manquer de transparence ou de démocratie.
En 2014, les relations entre la Russie et l'Union européenne se sont tragiquement détériorées au moment du déclenchement de la crise en Ukraine. Après l’unification de la Crimée à la Russie, Washington, Bruxelles et leurs alliés ont pris plusieurs séries de sanctions contre la Russie, qui ont été prolongées par la suite par Bruxelles en dépit des réserves de certains Etats membres de l'Union européenne. Ces sanctions prévoient l’interdiction de voyage et le gel des avoirs des personnalités et des entreprises accusées d’avoir soutenu le rattachement de la Crimée à la Russie et la rébellion dans l’est de l’Ukraine.