Attentat du Bardo : le juge tunisien en charge de l'affaire a «clos l'enquête»
Le juge en charge de l'instruction sur l'attentat du musée du Bardo à Tunis, en mars 2015, a «clos l'enquête», avant un éventuel renvoi des accusés. Plusieurs victimes françaises ont par ailleurs boudé la cérémonie d'hommage aux victimes.
«Le juge d'instruction a clos l'enquête et transmis [le dossier] à la chambre d'accusation, qui l'examine encore et décidera du renvoi en procès», a dit à l'AFP le porte-parole du Parquet, Sofiène Sliti.
«L’enquête sur l’attentat du Bardo a été bouclée il y a peu [...] Les inculpations vont suivre et la justice tunisienne assure [...] que le procès pourra se tenir dans la première partie de 2017», a pour sa part déclaré à l'AFP l'ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d'Arvor.
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— RT France (@RTenfrancais) 28 octobre 2015
Le diplomate français s'exprimait en marge du vernissage d'une exposition au Bardo par le président tunisien, Béji Caïd Essebsi.
Les familles des victimes françaises avaient été conviées à l'ouverture de cette exposition, intitulée «Lieux saints partagés» et réalisée en partenariat avec le Mucem de Marseille (sud-est).
Des victimes françaises boudent la cérémonie, dénonçant un effet «poudre aux yeux»
Des proches de victimes étaient néanmoins présents le vendredi 18 novembre à Tunis, mais six d'entre elles ont refusé de répondre favorablement à l'invitation du président tunisien. Elles ont dénoncé dans un communiqué le déroulement de l'enquête en Tunisie et de nombreuses zones d'ombre.
Selon le Canard Enchaîné, ces victimes, déçues, ont qualifié cette invitation de «poudre aux yeux médiatique» au vu du fait que l'enquête piétine.
En effet, le palmipède rappelle que 6 complices présumés des terroristes ont été arrêtés et relâchés après s'être rétractés invoquant avoir été victimes de tortures. Par ailleurs, le journal ajoute que le juge qui les a relâchés, devenu par la suite procureur, fait l'objet d'une enquête du ministère de la Justice.
Par ailleurs, toujours selon le Canard Enchaîné, deux syndicalistes membres de la police sont actuellement en prison pour avoir dénoncé «des défauts» au niveau de l'enquête.
Enfin, affirme le Canard, Hatem Kharbouch, commissaire divisionnaire du district du Bardo a été limogé après avoir affirmé avoir demandé des renforts la veille de l'attentat au vu d'informations en sa possession sur un possible attentat contre le musée.
Le canard enchaîné ce matin: affaire du Bardo pic.twitter.com/qW8WrgRFMm
— Philippe de Veulle (@PDVeulle) 16 novembre 2016
Malgré cela, l'ambassadeur de France a pour sa part «salué le travail de la justice tunisienne», assurant n'avoir aucun doute sur l’aspect totalement équitable du procès qui sera rendu.
Le 18 mars 2015, deux assaillants avaient ouvert le feu à l'arme automatique sur des visiteurs du musée. 21 touristes étrangers et un policier tunisien sont morts dans cette attaque revendiquée par l'Etat islamique.
Parmi les morts figuraient quatre Français. Six autres ressortissants de l'Hexagone ont été blessés.
Depuis la révolution de 2011, la Tunisie fait face à l'essor d'une mouvance djihadiste armée responsable de la mort de plus d'une centaine de soldats et de policiers, mais aussi d'une vingtaine de civils et de 59 touristes étrangers selon des chiffres officiels.