Pour l'Autriche, l'UE doit se préparer à la fin de l'accord sur les migrants avec la Turquie

Pour l'Autriche, l'UE doit se préparer à la fin de l'accord sur les migrants avec la Turquie© Laszlo Balogh Source: Reuters
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Le ministre autrichien de la Défense a déclaré que l'accord de l'Union européenne sur les migrants avec la Turquie était mort. Selon lui, l'UE doit maintenant se préparer à renforcer ses frontières extérieures.

«L'Union européenne devrait renforcer ses défenses frontalières contre un autre afflux de migrants en prévision de l'effondrement de l'accord de l'UE avec la Turquie», a déclaré samedi le ministre de la Défense autrichien Hans Peter Doskozil.

«J'ai toujours dit que l'accord entre l'UE et la Turquie ne devrait être qu'une mesure provisoire jusqu'à ce que l'UE soit en mesure de protéger efficacement ses frontières extérieures et de freiner ainsi le flux de migrants», a t-il également affirmé au quotidien allemand Bild.

Les commentaires du ministre autrichien interviennent alors que l'accord UE-Turquie sur les migrants, entré en vigueur en mars 2016, a rencontré de nombreux obstacles.

Dans le cadre de cet accord, la Turquie avait accepté de reprendre les migrants syriens réfugiés en Grèce qui n'avaient pas demandé ou n'avaient pas reçu l'asile dans l'UE. En échange, l'UE devait lui fournir une aide de 3 milliards d'euros, mais aussi s'engager à supprimer les visas pour les Turcs.

Mais l'UE ne s'est pas donné les moyens de cette politique migratoire. Alors que le jour même de l’annonce de l’accord, 400 fonctionnaires avaient été promis pour aider la Grèce, on dénombre aujourd'hui seulement 35 employés de l’agence de l’Union européenne, EASO (European Asylum Support Office) dans les îles, 80 au total avec l’aide de quelques policiers grecs. Les services grecs ne parviennent pas à traiter les dossiers de demande d'asile des migrants ni à renvoyer ceux qui en ont été déboutés en Turquie et les réfugiés se retrouvent bloqués en Grèce et se sentent comme des prisonniers.

Hans Peter Doskozil a également pointé du doigt l'évolution politique en Turquie «sur le point de devenir un dictature» pour remettre en question l'accord. La possibilité pour les citoyens turcs de voyager dans l'UE sans visa est notamment contestée par la plupart des responsables de l'UE en raison de lois antiterroristes qu'elle juge abusives et de la détérioration de la démocratie en Turquie.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a, pour sa part, prévenu que sans cette disposition, la Turquie se retirerait de l'accord, assénant : «Nous appliquons tous les traités en même temps ou nous les mettons tous de côté.»

Vienne s'est rapprochée de la position du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, Slovaquie, République tchèque) contre la politique migratoire de l'UE. Plus tôt cette année, l'Autriche a contribué à la fermeture de la «route des balkans» utilisée par les migrants pour se rendre dans le nord de l'Europe en resserrant les contrôles aux frontières et en fixant un plafond aux demandes d'asile.
L'Autriche a également envoyé 60 soldats en Hongrie pour aider à construire des infrastructures le long de la frontière avec la Serbie, non membre de l'UE.

Les Autrichiens se rendent aux urnes le 4 décembre pour une nouvelle élection présidentielle qui opposera le candidat anti-immigration et eurosceptique du Parti de la Liberté (FPO) Norbert Hofer à Alexander Van der Bellen, candidat indépendant soutenu par Les Verts. La politique migratoire est un élément central de la campagne.

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