Le sexe, l'arme de dernier recours de cette campagne présidentielle américaine ?

Le sexe, l'arme de dernier recours de cette campagne présidentielle américaine ?
Bill Clinton assiste au débat entre Donald Trump et son épouse Hillary le 10 octobre, en compagnie de sa fille Chelsea ©Reuters/Jim Bourg
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Tandis que selon Hillary Clinton, Donald Trump s'autorise des techniques de drague agressives, pour ce dernier, la candidate démocrate serait mariée à un violeur. C'est l'heure du grand déballage et le sexe semble tenir lieu de stratégie électorale.

L'ambiance de la campagne présidentielle est devenue lourde. Ou plus légère, souhaiterait-on, si les allégations n'étaient pas si graves. Selon le compte des observateurs, lors du dernier débat télévisé le 10 octobre, les deux candidats ont consacré plus de 90 minutes à s'écharper, se lançant accusation contre accusation.

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Donald Trump a ainsi dénoncé les attaques d'Hillary Clinton contre les femmes qui accusent d'agressions sexuelles son époux, Bill. Le tonitruant candidat républicain a même promis solennellement devant les caméras d'envoyer Hillary Clinton en prison dans le cas où il serait élu.

Les «Trump tapes» : début des hostilités

Tout a commencé par les «Trump tapes», des vidéos où un Donald Trump de 2005, oublieux du micro cravate posé par une équipe de tournage, se vante de son pouvoir de séduction sur les femmes. Pouvoir dû, selon lui à l'argent et au statut social, permettant des gestes et des paroles avec les femmes au-delà des règles de bienséance.

Comment les vidéos ont-elles fuité et dans quelles conditions ? Au moment opportun où une fuite de WikiLeaks rendait public une série de mails embarrassants pour Hillary Clinton, la révélation de ces vidéos constituait-elle une diversion bien venue ? Rien ne permet de trancher définitivement, mais ce qui est sûr, c'est que la qualité du débat s'en est trouvée considérablement affectée.

Donald Trump satisfait de sa stratégie

En attaquant Hillary Clinton à travers son mari, Donald Trump estime faire d'une pierre deux coups. En premier lieu, cela permet de faire oublier les «Trump tapes». Et en second lieu, le candidat républicain espère ainsi détourner du vote démocrate l'électorat des jeunes femmes, les «millenials» en agitant l'épouvantail d'un Bill Clinton obsédé sexuel et violeur.

Car l'homme politique est convaincu que la présentation aux caméras de trois femmes se disant victimes de viols – pas moins – de la part de l'ancien président Bill Clinton a ébranlé l'équipe de campagne d'Hillary Clinton. Le 10 octobre dernier, des manifestantes accusant Bill Clinton d'être un violeur ont ainsi perturbé un discours de Barack Obama en soutien à Hillary Clinton, en Caroline du Nord.

Mais Donald Trump a prévu une nouvelle offensive : une émission télévisée sur Fox News ce 13 octobre, rassemblant le même casting de victimes : Kathleen Willey et Paula Jones, laquelle avait témoigné aux côtés de Monica Lewinsky en 1999 contre Bill Clinton et, enfin, Juanita Broaddrick.

Cette dernière affirme que Bill Clinton l'a violée en 1978 alors qu'elle avait 35 ans et travaillait dans une maison de retraite dans l'Arkansas, alors que Bill Clinton était jeune gouverneur de l'Etat. De vieux dossiers donc pour l'instant, mais Donald Trump espère que le tollé médiatique déliera les langues et que de nouvelles victimes présumées se feront connaître.

Réponse de la bergère au berger

Et, justement, les langues se délient mais pas forcément dans le sens souhaité par Donald Trump. Le New York Times a ainsi publié le 12 octobre deux nouveaux témoignages de femmes accusant Donald Trump d'attouchements.

Et le quotidien Palm Beach Post, consacré à l'actualité en Floride, publiait pour sa part le témoignage de Mindy McGillivray, une femme de 36 ans. Cette dernière, aurait bondi sur son canapé en entendant les dénégations de Donald Trump de n'être jamais passé des paroles aux actes. «Espèce de menteur», aurait-elle lancé, seule dans son appartement, selon le Palm Beach Post. Selon Mindy McGillivray, le candidat républicain l'aurait agressée sexuellement en 2003. «Touché les fesses», se souvient son compagnon d'alors, le photographe Ken Davidoff.

Le pire reste-t-il à venir ?

Mais plus directement contre Hillary Clinton elle-même, reste cette histoire toujours en suspens et revenue à la surface en 2014 : alors jeune avocate, Hillary Clinton aurait fait acquitter en 1975 un homme accusé d'avoir violé une petite fille de 12 ans. Le hic, c'est qu'Hillary Clinton aurait défendu «de son mieux» son client tout en étant persuadée de sa culpabilité. Selon les enregistrements audio et vidéo exhumés du site Mumsnet par un conservateur, le passage avec succès du détecteur de mensonges par son client lui aurait «ôté toute confiance dans l'appareil».

Les squelettes dans les placards semblent ne pas manquer. Car aux Etats-Unis, pays décrit comme puritain, les aventures sexuelles ne pardonnent pas. Nombreux sont les responsables politiques, mais aussi des hommes d'affaires à avoir payé de leur carrière un texto ou une allusion déplacée.

Et parmi eux, Bill Clinton en a fait les frais en 1998 et 1999, évitant de peu la destitution grâce à une armée de juristes. Lesquels avaient sauvé de justesse leur client en faisant valoir que la pratique de la fellation ne pouvait être considérée comme un rapport sexuel au sens où l'entendait Bill Clinton quand il jurait sur la bible ne «pas avoir eu de relation sexuelle avec cette femme [Monica Lewinsky]».

Aussi, alors que les accusations de fraude fiscale se sont révélées inefficaces, que celles de collusion avec l'ennemi, en l'espèce la Russie et ses supposés hackers n'ont causé que des égratignures, les frasques sexuelles, et, même ici, les crimes et délits de nature sexuelle, semblent fournir le dernier champ de bataille d'une campagne présidentielle qui part en vrille.

Alexandre Keller

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