Moscou accuse Washington de ne pas distinguer rebelles et terroristes, suite à l'ultimatum américain
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a menacé son homologue russe Sergueï Lavrov de geler toute coopération avec la Russie concernant la Syrie, à moins que Moscou ne mette fin aux bombardements sur la ville d'Alep.
Lors d'une nouvelle conversation téléphonique entre les deux ministres, John Kerry a informé Sergueï Lavrov que les Etats-Unis se préparaient «à suspendre leur engagement bilatéral avec la Russie sur la Syrie, et notamment la mise sur pied d'un centre conjoint» de coordination militaire conformément à l'accord de cessez-le-feu en Syrie signé par les deux pays à Genève le 9 septembre.
Se disant "inquiet des actualités en #Syrie", #Kerry rend #Moscou responsable de la situation >>> https://t.co/zKHAP1vQMJpic.twitter.com/X1lgDNwjj7
— RT France (@RTenfrancais) 28 septembre 2016
«Le secrétaire d'Etat américain et ses partenaires tiennent clairement la Russie pour responsable de la situation chaotique en Syrie, notamment les bombardements dans les milieux urbains densément peuplés favorisant une escalade de la violence mettant la population civile en grand danger», a ajouté le porte-parole du département d'Etat américain, John Kirby.
Le ministre russe des Affaires étrangères a quant à lui fait remarquer qu'un certain nombre de groupes anti-gouvernementaux décrits par Washington comme «modérés» refusaient de se joindre au cessez-le-feu mis en place par Washington et Moscou le 12 septembre dernier, préférant grossir les rangs de groupes terroristes tels que Jabhat Al-Nosra.
Récemment des dirigeants du groupe terroristes avaient ouvertement affirmé recevoir une aide militaire de la part de Washington.
Al-Nusra commander says US supports jihadists indirectly, provides tanks & artillery via allies https://t.co/GMvtFcKrKS@Gayane_RT
— RT (@RT_com) 27 septembre 2016
Cette collaboration entre les deux puissances, que John Kerry a défendue jusqu'au bout pendant des mois, sera abandonnée à moins que «la Russie prenne des mesures immédiates pour mettre un terme à l'assaut sur Alep et rétablisse la cessation des hostilités». Depuis le 19 septembre, la trêve entrée en vigueur le 12 septembre a volé en éclats, l'armée syienne, en pleine Assemblée générale de l'ONU à New York, décidant de reprendre les combats.
La volonté affichée par Washington de suspendre sa coopération avec la Russie met ainsi en échec les très nombreux accords conclus entre les deux parties. La Russie a à plusieurs reprises appelé les forces internationales impliquées en Syrie, y compris la France à coopérer.
Mais les événements récents, notamment le bombardement des troupes syriennes par les forces de la coalition, l'attaque d'un convoi humanitaire de l'ONU et les tensions qui progressent à Alep ont fortement détérioré le climat dont les deux partenaires avaient profité pour agir de concert.