Syrie à l’ONU : Ahrar Al-Sham entend lancer une attaque chimique et en accuser le gouvernement
Une attaque chimique au phosphore blanc contre des civils serait en cours de préparation par des islamistes. Ces derniers se déguiseraient en outre en militaires syriens afin de faire accuser l’armée, a affirmé le représentant syrien à l’ONU.
«Je dispose d'informations selon lesquelles des terroristes d’Ahrar Al-Sham entendent organiser des attaques contre la population civile en utilisant du phosphore et fabriquer des accusations contre l’Etat syrien et son armée», a indiqué le diplomate lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
Pour rendre l'opération plus crédible, les combattants se feraient passer pour des militaires syriens. Revêtir l’uniforme de l’armée syrienne et filmer la scène afin de susciter un tollé international serait le plan de ces militants, selon Bachar el-Jaafari qui n'a pas divulgué sa source.
#Syrie: financés par #Washington, des rebelles «modérés» à l'origine d'une attaque chimique: https://t.co/3pFUBa6Nqupic.twitter.com/WVTNNSduwz
— RT France (@RTenfrancais) 4 août 2016
En outre, les Etats-Unis seraient au courant de l’attaque à venir, d'après le représentant syrien. Parlant de provocation, il a mentionné l’activité suspecte d'experts américains qui, selon lui, auraient visité un dépôt de munitions chimiques dans la ville de Saraqeb, contrôlée par des rebelles dans la province d’Idlib, avant de rejoindre la Turquie.
Le phosphore est une substance extrêmement toxique, qui peut entraîner de graves blessures, et il est interdit d'y avoir recours dans les zones civiles, selon le droit international. Il est autorisé d'user de ce produit chimique uniquement pour créer un écran de fumée et faire des signaux aux troupes alliées. Récemment, si l'on en croit The Washington Post, des militaires américains auraient utilisé des bombes au phosphore blanc en Irak, arguant qu’elles avaient été déployées pour «masquer» l’offensive des combattants kurdes contre des islamistes.
Lutte contre #Daesh : #USA auraient utilisé du phosphore blanc en #Irak pour «cacher» des Kurdes https://t.co/TzKxaakk6Upic.twitter.com/WnhDVk1tQF
— RT France (@RTenfrancais) 26 septembre 2016
Le même groupe islamiste Ahrar Al-Sham a été accusé en mars 2016 par les Unités kurdes de protection du peuple (YPG) d’avoir utilisé du phosphore blanc contre le quartier d'Alep Sheikh Maqsood, à majorité kurde. Ce groupe, qui serait lié au Front al-Nosra, n’a pas été reconnu officiellement par les Nations unies comme organisation terroriste et ce malgré l'insistance de la Russie dans le cadre de l'ONU et la déclaration récente du secrétaire d’Etat américain qui l’a qualifié de «sous-groupe» d’organisations terroristes, telles que Daesh et le Front Al-Nosra.