Pour la «sécurité» du Royaume-Uni, Theresa May veut vendre plus d'armes à l'Arabie saoudite

Pour la «sécurité» du Royaume-Uni, Theresa May veut vendre plus d'armes à l'Arabie saoudite
Bombardement saoudien à Houdieda au Yémen, 5 septembre 2016. Image ©Reuters
Suivez RT en français surTelegram

Theresa May défend avec force les ventes d'armes à l'Arabie saoudite. Garder de bonnes relations avec le royaume saoudien permettrait d'«assurer la sécurité des britanniques dans la rue». Mais les armes ne tombent pas toujours entre de bonnes mains.

Face aux critiques, le Premier ministre britannique Theresa May reste ferme et a annoncé son intention de continuer à vendre des armes à l'Arabie saoudite. 

Et ce malgré les conclusions d'une commission du parlement britannique chargée des exportations d'armes, selon lesquelles les armes vendues au royaume saoudien auraient été utilisées en violation du droit international. «Je reste préoccupé par cette politique d'augmentation des exportations d'armes à destination d'une partie du monde qui précisément menace notre sécurité. Le gouvernement britannique continue de vendre des armes à l'Arabie saoudite», a ainsi déploré Jeremy Corbyn, à la suite d'une réunion d'un groupe de parlementaires britanniques.

Le chef du Parti travailliste a ainsi exhorté le Premier ministre à mettre un terme aux exportations d'armes vers le royaume saoudien, dénonçant un «désastre humain» causé par la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen.

Mais pour Theresa May, vendre des armes à son allié saoudien est bon pour la «sécurité des britanniques au quotidien». Le Premier ministre conservateur, éludant la question, a par ailleurs indiqué avoir évoqué le sujet des bombardements au Yémen avec le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Nayef Al Saoud lors du dernier sommet du G20.

L'Arabie saoudite soupçonnée de soutenir Daesh

L'explication spontanée de la chef d'Etat britannique peut surprendre, alors que Riyad est régulièrement suspecté de soutenir Daesh. L'organisation terroriste, qui menace régulièrement l'Europe et le Royaume-Uni, a revendiqué les derniers attentats perpétrés en France et en Allemagne et décapité des britanniques tel Alan Henning en 2014. Menaçant par là même la «sécurité» des citoyens britanniques dont se préoccupe Theresa May.

Dès avril 2015, un rapport du Congrès américain affirmait ainsi que Daesh recevait d'importants transferts d'argent de la part de donateurs «privés» pour un montant estimé sur la période 2013-2014 à 40 millions de dollars.

Lire aussi : Daesh, un trou noir qui se nourit du chaos ?

Et, selon certains médias occidentaux, l'Arabie saoudite aurait bien fourni, au moins indirectement, des armes à Daesh. Un article du New York Timesde janvier 2016 établit ainsi que les Etats-Unis et les Saoudiens ont dépensé «plusieurs milliards de dollars à partir de 2013» pour entraîner et armer les «rebelles modérés» et autres groupes djihadistes, dont un grand nombre a fait défection pour rejoindre les rangs de l'Etat islamique.

Bombardements meurtriers au Yémen

A ces liens troubles avec les «rebelles» syriens et autres terroristes wahhabites, s'ajoutent les nombreuses accusations de violations des droits de l'Homme à l'encontre de l'Arabie saoudite. A telle enseigne que le royaume a été placé sur la liste noire des Nations unies. Riyad doit en effet toujours répondre du bombardement de plusieurs hôpitaux de l'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF), ainsi que d'écoles. Le 13 août dernier, 10 enfants étaient tués et 28 autres blessés lors de frappes aériennes sur une école coranique de la ville de Haydan, un bilan confirmé par un porte-parole de MSF.

Le même mois, une autre frappe de la coalition menée par l'Arabie saoudite sur un hôpital de l'organisation humanitaire au Yémen faisait 19 morts. MSF décidait alors d'évacuer son personnel de six hôpitaux qu'elle gérait. 

En 2015, le Royaume-Uni est devenu le deuxième exportateur d'armes dans le monde, derrière les Etats-Unis, mais devant la France. Deux-tiers des armes exportées par le Royaume-Uni l'ont été vers des pays du Moyen-Orient. Et, mettant de côté toute réticence morale, le Royaume-Uni a livré du matériel militaire à quelque 22 pays accusés de violer les droits de l'Homme. Selon les autorités britanniques elles-mêmes.

Lire aussi : Une alliance en or : Barack Obama aurait vendu des armes à Riyad pour 115 milliards de dollars

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix