Soudan du Sud : John Kerry appelle au déploiement de la «force de protection» onusienne à Juba
En visite au Kenya, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a insisté sur la nécessité de déployer une «force de protection» de l'ONU, composée de troupes africaines, dans la capitale du Soudan du Sud, théâtre de violents combats en juillet.
«Il ne fait absolument aucun doute que nous devons aller de l'avant avec le déploiement de la force régionale de protection», a déclaré le secrétaire d'Etat américain John Kerry à l'issue d'une rencontre avec cinq ministres des Affaires étrangères d'Afrique de l'Est.
Début juillet, des combats à l'arme lourde à Juba ont opposé les troupes du président Salva Kiir à celles restées loyales à l'ex-chef rebelle Riek Machar, faisant plusieurs centaines de morts.
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— RT France (@RTenfrancais) 11 juillet 2016
Ces combats ont mis en péril un fragile accord de paix signé en août 2015 pour tenter de mettre un terme à une guerre civile dévastatrice débutée fin 2013, moins de deux ans après l'accession à l'indépendance du pays.
Dans la foulée des combats de juillet, Riek Machar avait fui Juba et a été évincé de son poste de vice-président, remplacé par Taban Deng.
Riek Machar a depuis trouvé refuge en République démocratique du Congo voisine et se dit prêt à rentrer à Juba lorsque la nouvelle force de protection onusienne, qui viendra en appui de la Mission de l'ONU au Soudan du Sud, sera déployée dans la capitale.
Le Kenya et les Etats-Unis approuvent ce déploiement, mais pas les autorités sud-soudanaises
Le Kenya, particulièrement inquiet par l'instabilité politique de son voisin sud-soudanais, s'est déclaré particulièrement favorable au déploiement de cette force qui doit comprendre 4 000 hommes et dont la création a été votée le 12 août par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le ministre kenyan des affaires étrangères a évoqué un «déploiement graduel» de la force, et ce, le plus vite possible.
John Kerry a précisé pour sa part qu'il ne s'agissait pas d'une force d'intervention, mais de protection des populations civiles. «Cela vient en complément de la souveraineté et des efforts du Soudan du Sud lui-même», a précisé le secrétaire d'Etat.
Mais le président sud-soudanais Salva Kiir et son nouveau vice-président Taban Deng ont fait part de leur opposition total au déploiement de ces nouveaux casques bleus. A leur yeux, cela porterait atteinte la souveraineté du Sud-Soudan.