Amnesty International embarassé par son ancien soutien à un djihadiste belge
L'ONG internationale de défense des droits de l'homme s'est justifiée concernant ses campagnes de soutien à Oussama Atar, un Belge emprisonné en Irak jusqu'en 2012. L'homme est aujourd'hui recherché par les services antiterroristes belges.
Amnesty International a souhaité clarifier son implication dans l'affaire Oussama Atar, un Belge dont la détention en Irak dans des conditions difficiles avait suscité d'importantes mobilisations dans le royaume. Dimanche 14 août, l'ONG a fait savoir dans un communiqué qu'elle avait conduit en 2010 une action pour le droit à la santé du prisonnier et non pour sa libération.
L'homme, en effet, a un profil pour le moins sulfureux : aujourd'hui âgé de 32 ans, il est le cousin des frères El Bakraoui, responsables des attentats de Bruxelles de mars dernier. Il est en outre suspecté par les services de renseignement belges d'être leur mentor. L'individu s'était rendu pour la première fois dans la zone irako-syrienne en 2002, alors qu'il avait seulement 18 ans, et avait été incarcéré par les autorités irakiennes, jusqu'en 2012.
Dans son communiqué du 14 août, Amnesty International affirme avoir demandé à l'Irak de prendre les mesures nécessaires pour régler les «graves problèmes de santé» d'Oussama El Bakraoui, dont faisaient état les «informations de l'époque». «Chaque individu, emprisonné ou non, a droit aux soins de santé de base. Amnesty International a seulement mené une action en 2010 pour le droit à la santé et non pour la libération d'Atar», a justifié l'ONG de défense des droits de l'homme.
Celle-ci a également tenu à rappeler qu'elle condamnait vivement toute forme d'action terroriste, dans les termes suivants : «Il n'y a aucune excuse à la violence aveugle à l'égard de citoyens. Les autorités doivent tout faire pour protéger les citoyens contre le terrorisme et les auteurs doivent répondre de leurs actes dans le cadre d'un procès équitable.»