Seymour Hersh : «Je comprends les conséquences de ce que je dis»

Seymour Hersh : «Je comprends les conséquences de ce que je dis»© Giorgio Montersino/Flickr
Seymour Hersh
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Les révélations du journaliste américain à propos de la mort de Ben Laden ont toutes été démenties par la CIA . Le lauréat du Prix Pulitzer réaffirme que tout est véridique.

Pour Seymour Hersh, le récit de la capture de Ben Laden «aurait pu être écrit par Lewis Caroll». Selon le journaliste américain, penser qu'un homme traqué dans le monde entier ait pu décider de s'installer dans une petite ville non loin de la capitale pour diriger des opérations terroristes relève du ridicule.

Contrairement aux affirmations des Etats-Unis, Ben Laden n'aurait pas été localisé grâce à un suivi de ses courriers mais à l’aide d’un «mouchard».

D'après le journaliste, Ben Laden aurait été capturé dès 2006 par le Pakistan et tenu secrètement en détention contre l'avis de l'Arabie Saoudite qui souhaitait garder le terroriste sous son aile en raison des liens étroits que Ryad entretient avec Al-Qaïda. Ben Laden aurait ainsi constitué une monnaie d'échange pour le Pakistan contre Al-Qaïda et les talibans.

Seymour Hersh : «Je comprends les conséquences de ce que je dis»© Reuters(Sultan Dogar) Source: Reuters
Le bâtiment dans lequel Oussama Ben Laden fut tué

En Août 2010, un «ancien officier supérieur du renseignement pakistanais informé de la présence de Ben Laden à Abbottabad» aurait pris contact avec le chef de la CIA à l'ambassade américaine d'Islamabad pour lui signaler la localisation du terroriste. Une fois ces informations jugées fiables, la source anonyme aurait déménagé à Washington pour travailler en tant que consultant pour la CIA en empochant la somme de 25 millions de dollars en échange de ses informations.

En échange de Ben Laden, le Pakistan aurait exigé des Etats-Unis une augmentation de son aide militaire ainsi qu'une plus grande liberté d'action en Afghanistan.

Le général de l'armée pakistanaise Ashfaq Parvez Kayani et le directeur des services secrets pakistanais le général Ahmed Shuja Pasha auraient alors négocié les conditions du raid : les forces pakistanaises ne devaient pas se montrer aux côtés des américains. En contrepartie, Barack Obama ne devait pas dévoiler le meurtre de Ben Laden au public durant au moins une semaine, promesse qui ne fut finalement pas tenue.

La version officielle parle d’une fusillade en raison de la résistance offerte par Oussama Ben Laden qui aurait pris les armes pour se défendre. Mais en réalité, la Navy SEAL Team Six, guidée par un agent de l'ISI pakistanaise n'aurait rencontré aucune résistance en arrivant à Abbottabad, où se trouvait Ben Laden. Elle l’aurait simplement abattu alors qu’il essayait de se réfugier dans sa salle de bain, explique la source de Seymour Hersh.

Après ce raid, lors duquel un hélicoptère américain Black Hawk s’est crashé, les SEALs ont pu attendre sans entrave durant plusieurs minutes l'arrivée d'un transport aérien supplémentaire, à l’extérieur du complexe de résidences dont l’une était occupée par le terroriste, à proximité des installations militaires pakistanaises et avec les gardes du complexe.

Seymour Hersh : «Je comprends les conséquences de ce que je dis»© US air force
Un hélicoptère Black Hawk de l'US air force en Irak en 2004

La supposée saisie de matériel de renseignement caché est un autre mensonge utilisé pour justifier le raid, tout comme la supposée inhumation en mer de Ben Laden, le corps de ce dernier ayant été mis en pièces à coups de fusils et ses parties dispersées dans les montagnes de l'Hindu Kush.

Hersh n'est pas le premier à contester les descriptions officielles du raid contre Ben Laden. Comme RT l'avait déjà indiqué, l'ancien membre de la SEAL Team Six, Rob O'Neill, mentionné comme «le tireur», avait affirmé en novembre dernier dans une interview exclusive au magazine Esquire détaillant la mission de 2011 avoir été désigné comme celui qui devait tirer trois balles dans la tête de Ben Laden.

Un autre SEAL avait raconté en 2012 sa propre version du raid. Dans No Easy Day, Mark Bissonnette, écrivant sous le pseudonyme de Mark Owen, avait déclaré que le premier à entrer dans la chambre de Ben Laden était en fait celui qui l'avait tué.

Comme indiqué par Hersh, un grand nombre d'organes de presse se basant sur le Freedom of Information Act et cherchant de nouvelles révélations sur le raid se sont vu refuser l'accès à des photographies, des vidéos ou des résultats de tests ADN confirmant la mort de Ben Laden.

Seymour Hersh : «Je comprends les conséquences de ce que je dis»© creative commons (Bektour)
Célébrations de la mort d'Oussama Ben Laden devant la Maison Blanche

En 2010, un juge fédéral avait statué que le ministère américain de la Défense n'avait pas pour obligation de révéler ces éléments de preuve au public. En 2013, une cour d'appel avait confirmé cette décision.

Par ailleurs, «l'amiral William McRaven [chef des opérations spéciales à l'époque] aurait ordonné que tous les fichiers sur le raid soient retirés des ordinateurs militaires pour être déménagés à la CIA, afin de les mettre à l'abri des demandes d'organes de presse qui se basent sur le Freedom Of Information Act», écrit Seymour Hersh.

Toutes les révélations de Hersh furent évidemment démenties par la CIA.

Ainsi, Michael Morell, directeur adjoint de la CIA, a déclaré lundi lors de l’émission télévisée CBS This Morning : «chaque phrase dans ce que j'ai lu est fausse». Et d'ajouter : «Cette source que cite Hersh n'a aucune idée de ce dont elle parle. Il est évident que cette personne n'était pas liée à ce qui s'est réellement passé. Non, les Pakistanais n'étaient pas au courant».

Seymour Hersh a, quant à lui, affirmé sur CNN que ses révélations étaient vraies: «Dans mon histoire, j'explique clairement que j'étais en mesure de vérifier ces informations. Il est très difficile pour les gars qui sont encore à l'intérieur de tout déballer. Cela fait longtemps que je travaille dessus et je comprends les conséquences de ce que je dis».

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