Dette publique : la Commission européenne ne sanctionne pas Madrid et Lisbonne, Berlin mécontent
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a été fortement critiqué par l’Allemagne pour avoir échoué à imposer des mesures d’austérité à l’encontre de l’Espagne et du Portugal.
Opposé à l’austérité, Jean-Claude Juncker est intervenu personnellement pour reporter la mise en œuvre des sanctions contre les deux pays ibériques dont l’introduction était prévue au mardi 5 juillet, à cause du niveau de leur dette publique.
Légalement, l’UE exige que les pays de la zone euro maintiennent leur niveau de dette publique en dessous de 3% de leur PIB ou de 60% de leur richesse nationale. La pénalité en cas d’infraction peut aller jusqu’à 0,2% du PIB du pays en question.
Des responsables de la Commission ont précisé ne pas être capables de confirmer si le sujet «était à l’ordre du jour ou pas», selon the Times.
«Si la Commission veut préserver sa crédibilité sur les règles budgétaires, nous devons approuver l’imposition des sanctions à l’Espagne et Portugal», a fait savoir Günther Oettinger, membre allemand de la Commission européenne, dans une interview au journal Bild.
«Aucun des deux pays n’a respecté les engagements énoncés dans le budget qu’ils avaient établi. Si nous établissons des règles communes, elles doivent être respectées», a-t-il encore ajouté.
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En outre, ni l’Espagne ni le Portugal n’ont informé la Commission européenne des mesures qu’ils entreprennent pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés en matière d’endettement.
Au cours des dernières années, l’Allemagne, les Pays-Bas et d’autres membres de l’UE d’Europe du Nord ont exprimé leur opposition à la position adoptée par le président Jean-Claude Juncker de maintenir une position forte sur la Grèce, le Portugal et l’Espagne. Berlin a énormément insisté pour que l’UE ait des politiques budgétaires et économiques plus ambitieuses qui sont restés largement inutilisées.