Brexit : la pétition pour un second référendum ne suffit pas à la Commission électorale
La Commission électorale du Royaume-Uni a déclaré que la pétition en ligne ayant recueilli plus de 3 900 000 signatures n'était pas suffisante pour justifier l'organisation d'un second référendum sur la sortie du pays de l'Union européenne.
Un porte-parole de la Commission électorale a confirmé à l'agence russe Sputnik qu'il n'y avait pas de loi garantissant un second référendum, même si le taux de participation était inférieur à 75% ou si le vote majoritaire était inférieur à 60%. «Il n'y a pas de seuil dans la législation référendaire», a-t-il déclaré.
De nombreux signataires en ligne ne proviendraient pas du Royaume-Uni
Bien que juridiquement non contraignante, la pétition a suscité un débat parlementaire. En parallèle, des réclamations concernant 77 000 signatures suspectées d'être frauduleuses ont conduit à une enquête.
De nombreux signataires en ligne ne proviendraient pas du Royaume-Uni mais des îles Caïmans, de l'Islande ou encore de Tunisie.
La présidente de la commission des pétitions, Helen Jones, a indiqué que «le Service numérique du gouvernement prenait des mesures» pour enquêter et, le cas échéant, retirer ces fausses signatures. «Les gens, en ajoutant des signatures frauduleuses à cette pétition, doivent savoir qu'ils portent atteinte à la cause qu'ils prétendent soutenir. Il est clair que cette pétition est très importante pour un nombre important de personnes», a-t-il ajouté.
La pétition en ligne signée par les opposants au Brexit n'a pas de valeur légale a indiqué l'institution. Elle avait été lancée près d'un mois avant le vote par un partisan du Brexit, William Oliver Healy, qui craignait que les résultats soient en sa défaveur. L'idée principale de cette pétition est d'organiser un deuxième référendum au cas où le camp du «Remain» ou celui du «Leave» n'aurait pas atteint pas un minimum de 60 % des suffrages lors du vote, ou si la participation avait été inférieure à 75 %.
«En raison du résultat, la pétition a été détournée»
L'argument, qui devait servir aux partisans de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne a donc été détourné pour servir les adversaires du Brexit. «Cette pétition a été créée à un moment où le vote «pour» [le Brexit] était improbable. [...] En raison du résultat, la pétition a été détournée par la campagne», a déclaré William Oliver Healy, militant pro-Brexit et membre d'un parti d'extrême-droite, sur Facebook.
Un grand nombre des électeurs indignés du camp anti-Brexit sont des jeunes qui prétendent que les générations plus âgées, qui ont voté majoritairement pour cette sortie, ont décidé du référendum et «ruiné» leur avenir. Cependant, les derniers chiffres du référendum montrent que seulement 36 % des personnes âgées de 18 à 24 ans ont participé au référendum de l'UE, tandis que 64 % ont choisi de rester à la maison.
«F*ck #Brexit !» : les jeunes descendent dans les rues pour dénoncer la sortie de l'#UEhttps://t.co/yBUnNMjvZ6pic.twitter.com/UmrHAzVeLs
— RT France (@RTenfrancais) 25 juin 2016