Les forces libyennes affirment avoir anéanti le dernier bastion de Daesh à Syrte
L’État islamique pourrait avoir perdu tout le territoire qu’il s’était accaparé en Libye, d’après les forces armées du pays qui affirment que la ville de Syrte a été reprise des mains des djihadistes après trois semaines d’offensive.
Les forces libyennes affirment avoir atteint le centre de la ville côtière de Syrte, bastion clé de l'Etat islamique, ce qui pourrait signifier la perte par le groupe terroriste de tout son territoire en Libye.
Libyan forces fight Islamic State in Sirte, predict they will seize city soon https://t.co/vKgXleoPDPpic.twitter.com/EgqHxmBrPG
— Reuters Top News (@Reuters) 9 juin 2016
Une telle révélation est pour le moins étonnante étant donné les informations du renseignement américain qui affirmait il y a seulement deux mois que 6 000 combattants de Daesh étaient présents dans la ville, ce qui constituait une menace pour la Tunisie voisine.
#Sirte en partie reprises par forces Syriennes gouv. Ville historique #Nimrod a subi destructions vestiges archéologhttps://t.co/5VkeXli8aM
— C Philippe (@bouillcoud) 9 juin 2016
Bien qu’il soit possible que la retraite soudaine de Daesh soit tactique, de nombreux observateurs estiment que l’offensive militaire a révélé que l’Etat islamique pourrait être beaucoup plus faible que ce qu’il avait été auparavant constaté.
Tripoli-backed militants seize Islamic State camp near Sirte https://t.co/6ompnl8963https://t.co/BSPMHOpRHp
— Ruptly (@Ruptly) 7 juin 2016
L'assaut du jeudi 9 juin a été réalisé à partir de trois directions, avec des frappes aériennes sur la salle de conférence «Ouagadougou conference city hall», considéré comme le centre administratif de Daesh en Libye.
En fin de journée, les forces libyennes affirmaient que la ville avait été complétement reprise. Des vidéos diffusées sur les médias sociaux montrent des miliciens triomphants criant «Allahu Akbar», tandis que leurs véhicules roulent en direction de Syrte.
Les Forces de Misrata, alignées avec le gouvernement de Tripoli soutenu par l’ONU, ont affiché des photographies montrant qu'ils avaient capturé la zone autour d'un panneau emblématique précédemment utilisé par Daesh pour exhiber des corps de prisonniers assassinés vêtus de combinaisons oranges. Le panneau d'affichage a été démoli et les milices ont poursuivi leur chemin.
Le recul de Daesh en Libye a néanmoins coûté la vie à 100 combattants libyens. 490 ont été blessés, ce qui a conduit le gouvernement à demander une aide médicale d'urgence à l'ONU.
L'attaque semble avoir été montée par deux brigades des milices de Misrata dont Al-Bunyan Al-Marsoos, une milice en mesure d'appeler un renfort aérien.
Mattia Toaldo, un expert sur la Libye a déclaré lors du Conseil européen des relations extérieures que «si les rapports du commandement conjoint sont partiellement vrais, ils [les membres des milices] sont au moins dans le centre-ville. S’ils sont entièrement vrais, ils ont atteint le siège administratif de Daesh. Si tel est le cas, ce n’est plus qu’une question d’heures. La progression des miliciens a été fulgurante».
L’homme a également suggéré que l’Etat islamique n’avait pas réussi à obtenir le soutien des habitants de Syrte et qu’il était «évident» que le nombre de 6 000 combattants de Daesh présents à Syrte avancés par le renseignement américain était une exagération car les effectifs de ces derniers étaient selon lui plutôt de l'ordre de 700.
Mattia Toaldo a ajouté que la reprise de Syrte ne signifie pas que Daesh en a fini avec la Libye. «Ils peuvent très bien se regrouper dans le désert pour frapper plus tard à Tripoli».
Après l’intervention militaire occidentale en 2011, la Libye a sombré dans le chaos. Le gouvernement reconnu internationalement et siégeant à Tobrouk a voté le rejet du projet, soutenu par l’ONU, de formation d’un gouvernement d’unité nationale basé à Tripoli, tandis que Daesh tente de s'approprier des bases industrielles et des réserves de pétrole dans le nord du pays.
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