Course à la mairie de Rome : la candidate eurosceptique emporte le premier tour
La candidate du mouvement anti-partis Cinq Etoiles arrive en tête du premier tour des élections municipales à Rome, selon les premiers résultats. Virginia Raggi a mené une campagne centrée sur la lutte contre la corruption et le népotisme.
L’avocate de profession de 37 ans, représentante de l'euroscepticisme dans la capitale italienne, a obtenu près de 36% des voix des citoyens romains, indique un décompte officiel portant sur 60% des bureaux de vote. Elle est suivie du candidat du Parti démocrate Roberto Giachetti, avec 24%, malgré le soutien du chef du gouvernement Matteo Renzi.
Aucun des candidats n’ayant reçu plus de 50%, Virginia Raggi affrontera le 19 juin son adversaire Roberto Giachetti lors d'un second tour.
«Les Romains sont en train de lancer un message clair. Nous assistons à un moment historique», s'est félicité dans la nuit Virginia Raggi, qui pourrait devenir dans deux semaines la première femme à la tête de la Ville éternelle.
La démission forcée de l'ancien maire de centre-gauche, Ignazio Marino, pour une affaire de fausses notes de frais avait marqué le début de la campagne du Parti Démocrate. Cependant le nouveau représentant de ce parti a réussi à accéder au deuxième tour.
Une victoire eurosceptique très probable ?
Virginia Raggi s’est montrée très sérieuse quant à ces responsabilités de première femme maire de Rome. «Nous avons le désir de gouverner, le désir de changer cette ville», a-t-elle confié plus tôt dans la semaine, assurant : «Il n’y a pas d ’alternative.»
La ville aspirait au changement depuis que le scandale «Mafia capitale» fin 2014, qui avait mis en lumière le monde secret de la corruption entre hommes politiques et mafieux. Beaucoup d'individus impliqués dans l’affaire sont toujours poursuivis pour avoir détourné des millions d'euros des caisses de la ville.
La corruption a dopé la popularité du mouvement Cinq Etoiles, mené par le comédien Beppe Grillo, les citoyens voulant voir du changement. «Je suis très en colère et totalement frustré», a pu témoigner un marchand de Rome au Telegraph, expliquant : «Je ne veux pas voter mais en tant que citoyen, c’est mon devoir. J’en ai vraiment ras-le-bol.»
Un homme politique italien veut voir #SadiqKhan «se faire exploser à #Westminster» https://t.co/PtkCEQvTREpic.twitter.com/x0n6XOmNEl
— RT France (@RTenfrancais) 16 mai 2016
Le changement. C'est justement ce qu'a promis la candidate eurosceptique Raggi dans un discours avant le vote de dimanche. «Nous nous sommes personnellement engagés [pour le changement de la ville], et je crois qu’il y a beaucoup de concitoyens aujourd’hui prêts à faire de même», a-t-elle expliqué.
Fondé il y a moins de sept ans, le mouvement Cinq Etoiles représente à l'heure actuelle le principal parti d’opposition. Ce mouvement populaire se prononce plutôt contre la corruption et le népotisme que contre l’austérité, et les principaux piliers de son programme comprennent un référendum sur l’appartenance à l’Union européenne et un fort engagement environnementaliste.
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Ses membres estiment que l'actuel bipartisme italien entre partis de gauche et de droite est démodé et qu'ils choisissent librement des politiques issues des deux bords.
Beppe Grillo a installé son parti dans le paysage politique en usant d'un slogan destiné à l'establishment «vaffanculo», littéralement «va te faire en*****». Il a aussi exprimé ses réticences à l'idée de former toute sorte de gouvernement de coalition.