Algérie : l'ambassadeur de France accusé de «discrimination» en faveur des populations kabyles
Le ministre algérien des Affaires étrangères a accusé le 12 mai l'ambassadeur de France de «discrimination» après ses propos polémistes relayés par la presse, mais démentis par l'ambassade. Un véritable imbroglio diplomatique.
Nouvelles tensions diplomatiques entre Paris et Alger. Bernard Emié, ambassadeur de France en Algérie aurait déclaré le 10 mai, lors d'une visite à Tizi Ouzou en Kabylie, que «60% des visas délivrés par son ambassade bénéficiaient aux habitants de la Kabylie et que 50% des étudiants algériens en France étaient des Kabyles». Ces propos ont ensuite été largement diffusés par la presse et relayés sur les réseaux sociaux.
Réagissant à la polémique, le ministre des Affaires Etrangères algérien Ramtane Lamamra a déploré le 12 mai, dans une déclaration publique, la «discrimination» pratiquée par l'ambassade de France dans sa politique d'octroi de visas et les «propos malheureux» de son homologue français.
L'ambassade de France à Alger a aussitôt réagi et démenti les propos attribués à Bernard Emié. «La France n'a aucune politique de quotas d'aucune sorte en matière de visas qu'elle traite dans un esprit d'égalité et de non-discrimination», a précisé l'ambassade dans un communiqué.
«En déplacement en Kabylie, l'ambassadeur de France n'a pas tenu à la presse les propos qui lui ont été attribués mais a simplement souligné au cours d'une réception à caractère privé avec la communauté française qu'il constatait que les habitants de cette région prenaient toute leur part dans les échanges entre l'Algérie et la France», a-t-elle ajouté.
Ce nouvel accroc dans les relations entre Paris et Alger intervient dans un contexte déjà tendu et la publication en avril dernier sur Twitter par Manuel Valls d'une photo du président Bouteflika visiblement très affaibli.