Trudeau face aux objecteurs de conscience américains exilés au Canada
Après avoir accusé de manque de compassion le gouvernement de Stephen Harper face aux pacifistes américains ayant fui la guerre en Irak vers le Canada, le nouveau premier ministre Justin Trudeau est à son tour confronté à cette problématique.
Lors de sa campagne électorale, en 2015, Justin Trudeau avait accusé le gouvernement conservateur de «manquer de compassion et de compréhension» dans le dossier des nombreux «objecteurs de conscience» ayant fui leur enrôlement aux Etats-Unis par refus de participer à une guerre illégale, en se réfugiant au Canada. Le gouvernement de Stephen Harper les qualifiait de «déserteurs» et de «faux demandeurs du statut de réfugié.» A l'époque, Trudeau se disait d'accord, en principe, pour les accueillir.
Girouette
Maintenant qu'il est au pouvoir, le gouvernement libéral «réévalue sa position face à ces Américains qui ont choisi le Canada», a expliqué le jeune Premier ministre.
Ottawa réexamine la question des objecteurs de conscience américains au Canada | Colin Perkel | Politique canadienne https://t.co/JOfBz9fo1Y
— Eric Riobe (@Ericetlydie) 7 mai 2016
Une quinzaine d'objecteurs de conscience tenteraient toujours d'obtenir leur statut de résident permanent au Canada, alors que, de son côté, le gouvernement travaille toujours à leur déportation. Plusieurs pacifistes ont été renvoyés aux Etats-Unis au cours des quinze dernières années, pour y être jugés et condamnés à des peines de prison. Certains, sur Twitter, n'ont pas hésité à écorcher le nouveau chef de gouvernement du Canada.
PM Useful Idiot looking into whether U.S. war-dodgers can stay in Canada https://t.co/BfknShXi9F
— Blazing CatFur (@Blazingcatfur) 8 mai 2016
Le Premier ministre canadien a été confronté, à Toronto, à une poignée de ces objecteurs de conscience, qui veulent demeurer au Canada. Justin Trudeau n'a pas voulu s'engager à assouplir les mesures d'obtention de la citoyenneté canadienne, tout en affirmant qu'il «étudiait la question».
Dans un courriel transmis à La Presse Canadienne, un porte-parole du ministre de l'Immigration a précisé qu'il ne fallait pas attendre une décision imminente dans ce dossier.
Les temps changent...
À l'époque de la guerre du Vietnam, entre 1965 et 1973, le Canada a accueilli pas moins de 50 000 déserteurs américains. En 1969, le premier ministre libéral Pierre Elliot Trudeau, père de l'actuel Premier ministre, avait déclaré le Canada «refuge contre le militarisme» et accordé le statut de résident permanent aux objecteurs de conscience. Certains n'ont évidemment pas attendu pour placer Justin Trudeau face à l'héritage de son père.
@susanjm PM Harper has ruined the Canada millions respected. In the 70's was safehaven for war dodgers. Peace & <3 @AlanaBowker@Sebelius29
— Citizen Halo (@haloefekti) 25 septembre 2015