Face à la pression nationaliste, Merkel appelle l’Union européenne à renforcer ses frontières
L’Union européenne risque de plonger dans le nationalisme si elle ne parvient pas à protéger ses frontières extérieures face à l’immense vague de réfugiés, a prévenu la chancellière allemande.
«Ce qui est important c'est de défendre ensemble notre objectif de conserver la libre circulation à l’intérieur de l’Union européenne en protégeant nos frontières externes», a déclaré Angela Merkel le 6 mai, lors de la conférence de presse suivant sa rencontre avec le Premier ministre italien Matteo Renzi à Rome. Elle a souligné que la crise migratoire actuelle «n’[était] pas un défi pour la Grèce, l’Allemagne ou l’Italie, mais un défi pour le futur de l’Europe».
6 pays de l’#UE souhaiteraient le rétablissement des contrôles à leur frontière pour 2 anshttps://t.co/YLC0yfwsyKpic.twitter.com/rT9y6eqTCo
— RT France (@RTenfrancais) 2 mai 2016
«Soit nous défendons nos frontières externes et nous le faisons ensemble ou nous risquons de retomber dans le nationalisme», a-t-elle prévenu, en ajoutant que l’objectif était de protéger les frontières communes de «la Méditérranée jusqu’au Pôle Nord».
Parmi les mesures permettant de résoudre la crise, la chancelière allemande a soutenu le projet de «Migration compact» proposé par l’Italie concernant les investissements de l’UE dans les pays d’origine des migrants afin que leurs autorités puissent dissuader leurs citoyens de se rendre en Europe. «Si nous nous concentrons sur le budget européen, nous trouverons [l’argent]», a indiqué Angela Merkel en estimant qu’il s’agissait là d’une somme d’environ un milliard d’euros.
Cette déclaration a été faite seulement quelques jours après que la divulgation par le Financial Times de documents témoignant que Berlin aurait pressé l'UE de créer une armée européenne commune, avec l'Allemagne à sa tête.
Selon les auteurs de la proposition, les forces de défense actuelles de l'UE ne peuvent résister à la concurrence internationale alors que leur caractère fragmenté empêche l'Union de lancer avec succès des opérations conjointes.
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