Les autorités turques ferment le journal Zaman deux mois après son acquisition par l’Etat
Deux mois après la nationalisation du quotidien Zaman, autrefois le plus important journal d’opposition turc, Ankara a décidé de le fermer purement et simplement, ainsi que plusieurs d’autres médias, rapporte CNN Turk.
Avant de passer sous le contrôle du gouvernement le 4 mars dernier, le quotidien Zaman faisait partie du Feza Media Group. L’ensemble de l’administration de ce groupe a été remplacé par un comité de trois membres nommés par le tribunal d’Etat. Après cette décision, les ventes du journal ont baissé de 99% en tout juste un mois.
#Erdogan souriant à la Une de #Zaman après sa nationalisation
— RT France (@RTenfrancais) 7 mars 2016
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Selon CNN, tous les médias appartenant à ce même groupe, y compris l’agence de presse Cihan, le populaire site de vidéos Küre.tv et le journal Zaman seront fermés à partir du 15 mai. Cette décision a été adoptée par la nouvelle administration de Feza Media Group.
Quelques jours après l’acquisition de Zaman, Cihan, la plus grande agence de presse privée de Turquie, a été placée sous tutelle judiciaire.
Le 30 avril, la rédaction de Zaman à Ankara avait été fermée, plus de 400 employés du journal et de l’agence Cihan licenciés sous le prétexte d’«abus de pouvoir» et de «préjudice causé à l'image de l'organisation».
Avant sa nationalisation, Zaman était le plus important journal d'opposition turc. Il a fait l'objet d'accusations émanant des autorités selon lesquelles il aurait entretenu des liens présumés avec le religieux musulman Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis et que le gouvernement accuse d'avoir tenté de renverser le régime.
Depuis plusieurs mois, les médias d'opposition turcs ainsi qu’étrangers font l'objet d'une répression sans précédent. A la mi-avril le site russe Sputnik Turquie a été bloqué après la décision finale du Tribunal turc compétent.