Des ministres de Benjamin Netanyahou veulent voir la loi israélienne être appliquée en Cisjordanie
Deux membres du gouvernement du Premier ministre israélien se sont dits favorables à l’application de la loi israélienne dans les colonies de Cisjordanie.
L’annexion des deux tiers du territoire palestinien occupé : voici comment l’opposition israélienne présente la proposition de deux ministres religieux nationalistes. Ayelet Shaked, à la tête de la justice, a expliqué son but lors d’une réunion publique le 1er mai : «Mon objectif est que d'ici un an, les lois votées par la Knesset s'appliquent à la Judée-Samarie [nom donné par les Israéliens à la Cisjordanie].»
Le ministre de l’Education, Naftali Bennett, veut mettre fin à «une anomalie». «Il n'y a pas de raison qu'une Israélienne habitant une implantation puisse être licenciée parce qu'elle est enceinte alors que c'est illégal à Tel-Aviv», a-t-il expliqué.
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— Marcel Pantoufle (@MarcelPantoufle) 2 mai 2016
Ayelet Shaked et Naftali Bennett sont tous deux membres du parti Foyer juif. Cette formation politique milite pour l’annexion de la Cisjordanie et draîne une bonne partie du vote des colons.
«Une bombe politique»
Les propos de la ministre de la Justice faisaient les titres de la presse palestinienne le 2 mai. Le quotidien Al-Hayat al-Jadida évoquait une «bombe politique» et un «projet prévoyant d'intégrer la Cisjordanie à Israël».
Pour les médias palestiniens, ses partisans veulent à terme annexer tous les territoires occupés depuis 1967. Ils estiment que le moment serait bien choisi, la campagne électorale américaine leur donnant une ouverture.
Yaakov Peri, député centriste d'opposition, a dénoncé une «annexion en sous-main» et le quotidien Yedioth Ahronoth une «annexion par la porte de derrière».
Environ 400 000 Israéliens vivent dans les colonies de Cisjordanie. Considérées par la communauté internationale comme illégales, elles représentent un obstacle majeur au processus de paix. Elles sont actuellement gouvernées selon les règles édictées par le commandement militaire.
Le projet s'appliquerait à la zone «C», les 60% de la Cisjordanie placés entièrement sous le contrôle de l'armée israélienne et où se trouvent les grands blocs de colonies. Environ 150 000 des 2,5 millions de Palestiniens de Cisjordanie vivent dans cette zone, où la construction et l'aménagement échappent totalement à l'Autorité palestinienne.