«Des musulmans ont dansé dans la rue», mais pour Jan Jambon, ceci n'est pas une stigmatisation

«Des musulmans ont dansé dans la rue», mais pour Jan Jambon, ceci n'est pas une stigmatisation© Francois Lenoir Source: Reuters
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Le ministre de l'Intérieur belge Jan Jambon s'est défendu mercredi de toute stigmatisation d'une communauté par ses récentes déclarations controversées qui affirmaient que certains musulmans s'étaient réjoui des attentats de Bruxelles.

Durant le week-end, le ministre de l'Intérieur et vice-Premier ministre (N-VA) belge avait affirmé dans les colonnes du Standaard, qu'une «partie significative» de la communauté musulmane avait «dansé» à l'annonce des attentats du 22 mars dernier à Bruxelles, provoquant un véritable tollé sur la toile. 

Jan Jambon soutien ses propos, mais refuse toute précision

«Pour moi significatif veut dire signifiant», a expliqué le ministre, considérant que selon lui, le soutien dont jouissent les terroristes dans une partie de la population est un phénomène bien connu en Belgique. «Tout le monde sait que de tels faits se sont produits. Faut-il attendre un procès-verbal pour confirmer l'existence de tels fait ?», a-t-il martelé, cité par La dernière heure.

Néanmoins, lorsque l'opposition, mais également une partie de la majorité, ont exigé de Jan Jambon qu'il aille au bout de ses propos stigmatisants envers la communauté musulmane, qui en Belgique représente environ 800 000 personnes, le ministre n'a pas souhaité apporter de précisions chiffrées. 

«Plusieurs services m'ont confirmé que ce ne sont pas des rumeurs et qu'ils ont vécu cela sur le terrain», a-t-il seulement soutenu, avançant l'idée d'un «chiffre noir» du soutien au terrorisme comme il en existe en matière de racisme, de violence intrafamiliale ou d'homophobie, toujours selon La dernière heure.

Opposition pas dupe et majorité critique

Suite aux déclarations du vice-Premier ministre, force était de constater que ses opposants politiques ont immédiatement rejeté ces dernières, assurant qu'elles n'étaient en rien crédibles.

«Quand M. Jambon dit qu'il ne veut pas stigmatiser, personne ne le croit», a ainsi lancé Emir Kir (PS) chahuté par la N-VA au cours de ses interventions.

Pour Gille Vanden Burre (Ecolo), les affiramtions de Jan Jambon ne tiennent pas car «il faut des faits, des chiffres». Quand à Catherine Fonck (cdH), celle-ci a considéré qu'«on ne peut pas dire n'importe quoi quand on est ministre de la sécurité».

Marco Van Hees (PTB) a lui, accusé Jan Jambon de rentrer dans la stratégie des terroristes en divisant la population. Olivier Maingain (DéFI) a été encore plus virulent, affirmant devant Jan Jambon : «votre réponse a confirmé ce que je pensais: l'intégrité intellectuelle n'est pas votre fort».

Philippe Pivin (MR) a appelé le vice-Premier ministre à utiliser «des mots plus adéquats» tout en jugeant qu'il ne fallait pas «être dans le déni». «Avec de tels discours, vous n'allez pas conquérir des cœurs mais en perdre», a averti Nahima Lanjri (CD&V).

Si la majorité semble n'avoir pas souhaité dénigrer totalement Jan Jambon, elle l'a toutefois appelé à plus de modération dans ses propos. «Vous devez appeler un chat un chat mais il ne faut pas faire d'un moustique un éléphant», a ainsi résumé Katja Gabriels (Open Vld) avant d'ajouter : «un membre d'un gouvernement ne peut généraliser et affronter toute une partie de la population».

Soutien mitigé du Premier ministre

Déjà dimanche dernier, le Premier ministre Charles Michel avait condamné les propos de son ministre de l'Intérieur, ajoutant tout de même prudemment qu'il ne fallait pas faire d'amalgames. 

«Je confirme qu'il y a eu des expressions de soutien aux auteurs des attentats», a affirmé Charles Michel, cité par l'agence Belga. «Le Conseil (national) de sécurité en a d'ailleurs été informé», a-t-il ajouté, sans identifier ces soutiens.

«Il s'agissait d'actes provenant de personnes minoritaires, et il ne convient pas de faire des généralisations», a-t-il soutenu.

Lire aussi : Les policiers belges ne peuvent toujours pas poursuivre des suspects sur le sol français

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