Conseil d’Helmut Kohl à Merkel : l’Europe ne peut devenir «le nouveau foyer» de tous les migrants
L’ex-chancelier Helmut Kohl, à qui l’Allemagne doit sa réunification et Angela Merkel sa carrière, a prévenu «sa disciple» que l’Europe ne pouvait pas devenir «le nouveau foyer» de millions de migrants pour une question de différence de valeurs.
Depuis le début de la crise migratoire, Helmut Kohl a gardé le silence et ne s’ingérait pas dans les affaires d’Angela Merkel, qu’il a choisie comme successeur après 16 ans à la tête du gouvernement allemand, poste que Merkel a finalement occupé après la parenthèse Gerhard Schröder.
Viel gelesen, viel diskutiert: #HelmutKohl s Thesen zur deutschen #Flüchtlingspolitikhttps://t.co/wQOX7mIKMA#Fluechtlinge#Merkel#Orban
— Der Tagesspiegel (@tagesspiegel) April 17, 2016
Mais ce weekend il a envoyé un avertissement à l’actuelle chancelière dans une interview au quotidien allemand Tagesspiegel : «L’Europe ne peut pas devenir la terre d’accueil de tous les nécessiteux du monde. En général, leurs valeurs et leur ordre social se distinguent de ceux que nous, chrétiens et juifs, avons». Helmut Kohl a souligné qu’il fallait résoudre la crise non pas en Europe, mais directement dans les régions touchées par les conflits.
Il convient par ailleurs de noter que même cette fois-là, il n’a pas critiqué Angela Merkel directement, bien que selon les derniers sondages, sa politique de portes ouvertes fasse fuir les électeurs de son parti. Au contraire, lors des mandats de Kohl, sa base électorale de chrétiens-démocrates avait continué à le soutenir.
Morgen treffen sich Helmut #Kohl und Viktor #Orban. Die wichtigsten Fragen und Antworten.https://t.co/vr4AlImwiVpic.twitter.com/QztOtqBwiT
— Der Tagesspiegel (@tagesspiegel) April 18, 2016
L’interview a précédé sa rencontre controversée avec le Premier ministre hongrois, le conservateur Viktor Orban, sur l'initiative duquel la Hongrie va tenir, quelque part entre août et décembre, un référendum sur le plan européen de réinstallation des réfugiés dans les pays membres de l'UE. Depuis l’automne 2015, la Hongrie, la Serbie, la Pologne et la Croatie ont pris l’initiative de monter des clôtures barbelées le long de leurs frontières. Varsovie est allé jusqu'à dire, à la suite des attentats de Bruxelles, qu'elle refusait désormais d'accueillir des migrants sur son territoire.