Le nouveau porte-parole de la Rada serait impliqué dans le massacre d’Odessa

Après Vladimir Groïsman, nouveau Premier ministre ukrainien, le vice porte-parole du parlement, Andreï Paroubi, a été élu porte-parole de la Rada. Indépendamment des soupçons quant à son implication dans les drames de Maïdan et d’Odessa.
La candidature d’Andreï Paroubi a été soutenue par 284 des 450 députés alors qu’il lui en fallait 226 pour être élu. Le député a promis de devenir le porte-parole de «tous les députés populaires» et appelé à mettre les intérêts de l’Ukraine au-dessus des ambitions politiques personnelles.
La passé trouble d’Andreï Paroubi

Andreï Paroubi s’est fait connaître lors des événements de l’hiver 2014, à Kiev. Il était l’un des commandants et chef de l’organisation «Autodéfense de Maïdan», dont les membres occupaient la place principale de la capitale ukrainienne, protestant contre le refus des autorités ukrainiennes de l’époque de signer l'accord d'association avec l'Union européenne (UE).
Durant quelques mois, Maïdan, la place principale de la capitale ukrainienne, est devenue l’épicentre d’affrontements, parfois très violents, entre les forces de l’ordres et des manifestants radicaux. Au terme de plusieurs jours d’affrontements, l’opposition est parvenue à renverser le gouvernement élu démocratiquement en faisant usage d’armes à feu et de cocktails de Molotov.
La responsabilité de ces affrontements, qui ont fait plusieurs dizaines de morts des deux côtés, a été imputée à l’ancien président ukrainien, Viktor Ianoukovitch et aux forces spéciales qu’il commandait, les Berkout, qui ont tous été licenciés dès le départ de ce dernier, sans pour autant que les affrontements violents se terminent.
Après Maïdan, Odessa

Par ailleurs, alors qu’il occupait le poste de chef du Conseil de sécurité nationale et de la Défense de l’Ukraine, Andreï Paroubi est également suspecté d’être mêlé aux événements tragiques du 2 mai 2014 qui se sont produits à Odessa. Viktor Ianoukovitch en exil, des manifestants «Anti-Maïdan» ont installé leurs tentes dans le parc Koulikovo à Odessa. Le 2 mai 2014, ils ont eu des échauffourées avec des supporters de football «Ultras» et des radicaux de Maïdan. Après la destruction de leur campement, les anti-Maïdan se sont réfugiés dans la Maison des syndicats de la ville où, pour une raison jamais vraiment élucidée, un incendie s’est déclaré. Plus de 250 personnes ont été blessées, 48 sont mortes dans les flammes.
Lire aussi : Les «Anti-Maïdan» ont manifesté à Moscou (VIDEO)
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L’absurdité serait-elle devenue la norme en Ukraine

La nomination d’Andreï Paroubi au poste de porte-parole de la Rada a provoqué une réaction négative dans la république autoproclamée de Donetsk. Son chef, Alexandre Zakharchenko, a précisé que cette décision ne pouvait pas être prise sans l’aval l’ambassade américaine, soulignant que Washington avait publié un rapport sur le respect des droits de l’homme dans lequel l’Ukraine est critiquée pour ne pas avoir mené à terme ses enquêtes sur les assassinats de Maïdan et d’Odessa.
«Les investigations sur les tirs qui ont eu lieu lors de Maïdan en 2014 à Kiev et les affrontements de masse à Odessa ne sont toujours pas terminées», lit-on dans ce rapport publié le 13 avril sur le site du département d’Etat américain, qui épingle presque tous les pays et encore moins les Etats-Unis.
«C’est une logique formidable. Il faut maintenant demander à Andreï Paroubi de créer une commission parlementaire pour enquêter sur des crimes auxquels il est lui-même mêlé. C’est une absurdité. D’ailleurs, aujourd’hui l’absurdité est devenue une norme en Ukraine», a conclu Alexandre Zakharchenko.
Des journalistes russes ciblés en #Ukraine dans la région de #Donetskhttps://t.co/f1qCukqlfVpic.twitter.com/4lzuo3nasi
— RT France (@RTenfrancais) 9 mars 2016