Un Irakien débarqué d'un avion d’EasyJet sur un soupçon de terrorisme veut poursuivre la compagnie
Hasan Dewachi, 32 ans, avait été débarqué d’un avion de la compagnie low cost à l’aéroport de Vienne, après qu’une passagère eut signalé avoir vu des messages de Daesh sur son téléphone portable. S’estimant discriminé, il veut saisir la justice.
«Il s’est avéré qu’une passagère m’a vu envoyer un message à ma femme en arabe, ma langue maternelle, et pour une quelconque raison inexplicable, a suspecté que j’étais un terroriste», a expliqué ce père de deux enfants, qui habite en Grande-Bretagne depuis six ans, dans les colonnes du journal britannique Daily Mail.
L’homme, qui réalise actuellement une thèse de doctorat en biologie à l’université de Sheffield Hallam, assure qu’il s'était rendu à Vienne pour une conférence.
S’il certifie n’avoir rien fait de mal, tous les passagers et les bagages ont néanmoins été sortis de l’appareil après l'alerte afin d'être analysés rigoureusement. Hasan Dewachi, lui aussi, a été débarqué de l’avion avant d’être entendu par la police durant près de trois heures. Son téléphone a ensuite été saisi par les services de sécurité pour être étudié de fond en comble.
Une fois libéré, les autorités autrichiennes ont publié un communiqué expliquant : «Rien de suspect n’a été trouvé et il [Hasan Dewachi] a été autorisé à poursuivre son voyage. La seule chose à souligner est l’analyse détaillée de son téléphone portable».
Seul problème, l’étudiant explique ne pas avoir été autorisé à rejoindre son avion. Il a donc dû dépenser des centaines d’euros afin de rentrer chez lui en Grande-Bretagne. Il n’a par ailleurs pas été remboursé tout de suite, mais seulement après que le Daily Mail a contacté la compagnie aérienne.
Quant à son téléphone, les autorités autrichiennes ont expliqué qu’il faisait toujours l’objet d’une investigation et ne pouvait donc lui être rendu.
Mais Hasan Dewachi estime que les dommages qu'il a subis ne sont pas seulement matériels. Il parle d'un sentiment d’humiliation et d'une «terrible souffrance», il confesse s’être «senti discriminé racialement». Raison pour laquelle il envisage de consulter un avocat afin de poursuivre la compagnie EasyJet.
De son côté, celle-ci assure avoir suivi scrupuleusement la procédure : «Les compagnies aériennes ont le devoir d’enquêter sur tous les témoignages liés à la sécurité, comme la sécurité est notre plus grande priorité. […] EasyJet ne discrimine jamais les passagers et nous prenons toutes les menaces à la sécurité au sérieux», peut-on lire sur le compte Twitter officiel de la compagnie.
.@easyJet How is it not discrimination when a passenger can cite security concerns-which you validate-based on a person's ethnic appearance?
— Hend Amry (@LibyaLiberty) 11 avril 2016