Un réfugié admet avoir incendié un camp et peint des croix gammées pour accuser l’extrême droite
Un migrant syrien a reconnu avoir mis le feu à un centre d'accueil en Allemagne, où il résidait, et dessiné des croix gammées sur les murs afin de simuler un crime politique. Il assure avoir agi en réaction à des conditions déplorables.
«Durant l’interrogatoire de la police, l’homme a admis qu’il avait mis le feu à la cave» du bâtiment utilisé comme centre d'accueil pour les réfugiés, situé dans la ville de Bingen, a rapporté le porte-parole de la police locale Achim Hansen sur la chaîne télévisée américaine NBC News.
Syrian Migrant Swastika Arson Attack On Asylum Center — Attempt To Frame ‘Neo-Nazis’ https://t.co/r2yz9wFhzR#tcotpic.twitter.com/UxvhN8g1Xn
— Patrick Dollard (@PatDollard) 12 avril 2016
Le syrien de 26 ans, qui a ajouté avoir «peu d’espoir pour le futur», a peint trois svastikas sur la façade afin de faire croire que l'incendie était le fait de militants d’extrême droite.
26 personnes se trouvaient à l’intérieur du bâtiment lorsque l’incendie s’est déclaré le 7 avril. Deux pompiers et quatre résidents ont subi des blessures mineures. En plus des réfugiés, le bâtiment abritait également des travailleurs migrants venus d’autres pays européens.
Le réfugié, qui a indiqué avoir agi seul, a été placé en détention en attendant son jugement. Il vivait dans ce centre depuis environ six mois, selon des enquêteurs cités par le journal The Local.
Si cette attaque particulière visait à stigmatiser l’extrême droite allemande, d’autres faits visant des centres pour réfugiés ont cependant bien été commis par des nationalistes allemands.
Ainsi, en 2015, on a dénombré quelques 800 attaques, selon les données du Bureau allemand de la police criminelle, soit environ quatre fois plus qu’en 2014.
En février, dans la Saxe, un centre d’accueil pour réfugiés, avait été touché par des tirs d’armes à feu après avoir été visé par des jets de pierres.
Environ 1,1 million de migrants sont arrivés en Allemagne en 2015, en grande partie en raison de la politique de la porte-ouverte prônée par la chancelière Angela Merkel, à l’égard des réfugiés fuyant la guerre et les persécutions.
Néanmoins, une grande partie des citoyens a perdu foi en la capacité du gouvernement de gérer la crise migratoire que connaît l'Europe depuis plus d'un an. Un récent sondage montre ainsi que 81% des Allemands pensent qu'elle est «hors du contrôle» d’Angela Merkel.
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L’Europe continue à faire face à la plus grave crise migratoire qu’elle a connu depuis la Seconde Guerre mondiale. La plupart des demandeurs d’asile arrivent de Syrie, où quelques 250 000 personnes ont été tuées et plus de 12 millions déplacées depuis que la guerre civile a débuté en 2011, selon les chiffres des Nations unies.