Selon un responsable des services secrets, des villes allemandes sont dans le viseur de Daesh
Daesh lorgne sur des villes allemandes pour de potentielles nouvelles attaques et recrute des partisans parmi les migrants récemment arrivés, cherchant à radicaliser les communautés locales arabophones, a expliqué le chef du renseignement allemand.
«Nous considérons la situation sécuritaire comme très sérieuse, même si nous n’avons pas de renseignement immédiat sur des attaques planifiées en Allemagne», a expliqué au journal d’information Die Welt le chef de l'Office fédéral de protection de la Constitution (BfV) Hans-Georg Maassen dans une interview publiée dimanche 10 avril. Son bureau est en quelque sorte la principale agence de contre-espionnage et de sécurité nationale, établissant des rapports pour le ministère de l'Intérieur.
«Daesh veut mener des attaques à l’encontre de l’Allemagne et des intérêts allemands», a-t-il indiqué, ajoutant que les villes allemandes étaiet placées, dans la propagande de Daesh aux côtés de Paris, Londres et Bruxelles, toutes ayant été par le passé des cibles d’importantes attaques terroristes.
Selon le chef de la sécurité nationale, les gares ferroviaires et aéroports, ainsi que des événements publics de grande importance tels que les fêtes en plein air, représentent des cibles potentielles pour les terroristes. En outre, Hans-Georg Maassen a souligné que ses services avaient «vu à ne multiples reprises que ceux [de nationalité allemande] qui revenaient de Syrie avaient des liens avec des projets d’attaques en Allemagne».
Plus tôt dans la journée de dimanche, des médias allemands ont publié des données des services de sécurité indiquant que jusqu’à 800 Allemands avaient voyagé en Syrie afin de lutter aux côtés de Daesh, alors que 150 d’entre étaient revenus en 2015.
En plus de cela, près de 1 100 personnes ayant une idéologie islamiste et terroriste se sont joints à 8 650 salafistes - et ces chiffres montent «pratiquement tous les jours», a noté Maassen.
Bien que la menace posée par les djihadistes soit sérieuse, l’Allemagne n’a connu pour l’instant aucun attentat de grande ampleur sur son sol grâce au «travail fructueux de ses services de sécurité», a-t-il conclu.
De hauts responsables de sécurité ont expliqué que le renseignement allemand savait «depuis le début» que Daesh pouvait utiliser l’afflux des migrants pour envoyer des militants en Europe mais jugeait ce scénario peu probable.
Des salafistes et d’autres islamistes déjà présents en Allemagne essaient activement de recruter dans la masse des réfugiés. Nombre de migrants arrivent sans leurs familles, et sont peu ou pas du tout intégrés dans la société allemande. Certains sautent sur n’importe quelle occasion sociale, y compris en se rendant à la prière du vendredi.
«Nous avons déjà compté jusqu’à 300 rencontres [entre des islamistes et des réfugiés récemment arrivés]. Plusieurs personnes non accompagnées de moins de 18 ans sont spécifiquement ciblées [par les recruteurs de Daesh] et sont particulièrement préoccupantes.»
Il a ajouté que «l’univers en expansion de la mosquée arabophone» en Allemagne était particulièrement instable, plusieurs réunions religieuses étant surveillées par les services de sécurité.
En novembre dernier, le ministère de l’Intérieur Thomas de Maizière a indiqué que, d’après ses services, le nombre d’Allemands ayant rejoint Daesh s’élevait à 760 individus, un cinquième d’entre eux étant des femmes.
Début avril, Daesh a publié des photos encourageant les musulmans du pays à perpétrer des attaques du type de celles de Bruxelles sur plusieurs sites importants, y compris contre les bureaux de la Chancelière allemande et à l’aéroport de Cologne-Bonn.
L’#Allemagne en danger ? #Daesh appelle à frapper la république fédéralehttps://t.co/t10zugGkvEpic.twitter.com/BvnaAvU33B
— RT France (@RTenfrancais) 1 avril 2016