Tic-tac, tic-tac… Daesh a piégé Palmyre avec 3000 engins explosifs, prêts à tout détruire en un clic
Dans leur fuite, les djihadistes ont transformé la ville antique de Palmyre en un champ de mines à retardement, en laissant derrière eux dans le même temps de la paperasse documentant 10 mois de règne de la terreur.
Suite à la reprise en mai 2015 de Palmyre, aussi nommée en arabe Tadmor pour désigner la partie moderne de la ville, les terroristes de Daesh ont imposé la charia la plus stricte pour régir la vie quotidienne des habitants qui n’ont pas pu fuir le régime.
Divers formulaires et autre paperasse de bureau, tous promettant une sévère punition pour le non-respect des règles, ont été découverts sur place par une équipe de RT, qui s’est rendu à Palmyre suite à sa libération par l’armée syrienne soutenue par l’armée de l’air russe.
Les documents vont du contrat de travail jusqu’à la convocation à se présenter devant la police islamiste. Un document en particulier indique qu’il est interdit de pénétrer ou même s’approcher de propriétés appartenant au groupe djihadiste. Tous les documents sont signés et approuvé par la hiérarchie de Daesh.
Mais la profusion de paperasse est la moins menaçante des traces laissées par les djihadistes après un an de règne dans la ville. L’armée syrienne continue de tomber sur des bâtiments piégés, Daesh ayant miné la plupart des quartiers avant leur départ.
«Lors de notre avancée nous avons rencontré plusieurs dispositifs explosifs cachés dans le sol et qui étaient supposés être activés de manière électromécanique, à notre passage», a expliqué à RT un soldat du génie militaire. «L’explosion était destinée à frapper l’infanterie et les véhicules de combat se déplaçant sur les routes non pavées».
Au-delà d’infester les abords de la ville avec des mines, les quartiers résidentiels ont été piégés avec des explosifs, transformant toute la ville en une énorme «bombe à retardement». «Au moins 3 000 dispositifs explosifs ont été installés dans la ville», a expliqué un sapeur à RT. Il a précisé que Daesh avait créé un réseau interconnecté presque invisible, dissimulé partiellement sous les routes lourdement pavées, susceptible de faire exploser la totalité de la ville.
Un des déclencheurs est manuel et pouvait être activé par un membre de Daesh resté sur place. Le second, qui est automatique, était lié au réseau urbain pour provoquer une série d’explosions une fois l’électricité rétablie.
Les forces de sécurités syriennes ont été capables de sauver la ville de Palmyre juste à temps, après avoir reçu in extremis des renseignements prévenant de la détonation. L’armée a aussi émis un signal d’interférence spécial pour empêcher les terroristes de déclencher la réaction en chaîne fatale.
Alors que la Russie se prépare à déployer des robots démineurs Uran-6, pour aider à la recherche de mines, les ingénieurs de l’armée syrienne travaillent déjà jour et nuit à essayer de déterrer les explosifs laissés non seulement sur les routes, mais aussi dans les immeuble d’habitation et monuments historiques, afin de finir de pacifier entièrement la ville.
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