Malgré l’interdiction, les occupants de l’ISS ont parlé politique
Lors d’une interview exclusive sur RT, les cosmonautes russes Mikhaïl Kornienko et Sergueï Volkov ont reconnu avoir parlé de politique avec l’astronaute américain Scott Kelly pour évoquer le pilote russe, assassiné dans le ciel syrien.
D'habitude, on ne parle jamais de politique à bord de la Stations spatiale internationale (ISS). La règle est ainsi faite. Mais Mikhaïl Kornienko, comme Sergueï Volkov, estiment que toute règle a ses exceptions et l’histoire du pilote russe Sergueï Roumiantsev, abattu par des combattants au sol alors qu’il était accroché à son parachute après que son avion a été abattu par la chasse turque en fait partie.
«Quand le pilote qui tombait en parachute a été abattu, c’est devenu un sujet de discussion. On a unanimement pensé que c’était injuste, qu’on ne pouvait pas agir de cette façon», a confié Sergueï Volkov à RT. «Nous sommes aussi des pilotes militaires et nous savons ce que c’est», a-t-il fait remarquer.
«Scott Kelly était indigné, quand le pilote russe en parachute a été tué par les combattants en Syrie. C’était un crime. Et il nous a dit aussi qu’il ne pouvait pas comprendre comment cela avait pu se passer», a ajouté Mikhaïl Kornienko, qui a passé près d’une année en orbite en compagnie de l’astronaute américain.
«Pour l’essentiel, nous sommes un mécanisme uni. Les six personnes qui travaillent à bord de la Station spatiale internationale dépendent l’une de l’autre. Nous sommes une équipe soudée», a souligné le cosmonaute.
En novembre dernier, un bombardier russe Su-24 avait été abattu par un F-16 de l’armée turque a la frontière turco-syrienne. Ses deux occupants ont pu s’éjecter de l’appareil mais le capitane Sergueï Roumiantsev a été abattu par des combattants au sol alors qu’il était en parachute. Une brigade turkmène a assumé la responsabilité de son assassinat. L’autre occupant du bombardier russe a pu être sauvé après avoir atterri, lui aussi grâce à son parachute.