Selon Tony Blair, des millions de musulmans ont un point de vue incompatible avec le monde moderne
Six mois après avoir admis sa responsabilité dans l'émergence de l'Etat islamique, Tony Blair a décidé de s'en prendre à une partie de la communauté musulmane pour expliquer la dégradation de la situation sécuritaire en Europe.
Tony Blair a déclaré que «plusieurs millions» de musulmans possédaient un point de vue «fondamentalement incompatible avec le monde moderne». L'ex-Premier ministre anglais a fait cette déclaration alors qu'il abordait, lors d'une interview accordée au Sunday Times, la situation sécuritaire qui prévaut actuellement en Europe et au Moyen-Orient.
Is Tony Blair right to say "many millions" of Muslims are "fundamentally incompatible with the modern world?" pic.twitter.com/iADe0p8YDU
— LBC (@LBC) March 27, 2016
Au sujet de l'Etat islamique, il a réfuté l'idée que ses membres sont uniquement «des dizaines de milliers de fous victimes d'un lavage de cerveau». «[L'Etat islamique] ne cherche pas le dialogue, mais la domination, il ne peut donc pas être contenu mais doit être vaincu», a-t-il par ailleurs ajouté. Pour parvenir à cet objectif, il plaide pour «un soutien actif» des armées arabes qui devraient être aidées par une force antiterroriste internationale. «Nous devons construire une force militaire capable d'affronter et de vaincre les terroristes partout où ils tentent de contrôler un territoire. Ceci est un défi pour l'Occident», a estimé l'ex-locataire du 10 Downing Street.
Lors d'une interview accordée en octobre 2015 à la chaîne américaine CNN, Tony Blair avait reconnu que l'invasion de l'Irak et le renversement du régime de Saddam Hussein avait permis la montée en puissance de l'Etat islamique. «Je pense qu'il y a là des éléments de vérité. Bien sûr, vous ne pouvez pas dire que ceux qui ont renversé Saddam en 2003 n'ont aucune responsabilité dans la situation en 2015», avait-il précisé.
Ces déclarations sur le lien de causalité entre l'interventionnisme occidental et la montée du terrorisme interviennent à quelques mois de la publication du rapport de la commission d'enquête britannique sur l'engagement du Royaume-Uni dans la guerre en Irak en 2003. Sa publication est en effet prévue pour le mois de juin ou de juillet 2016.