Zimbabwe : l'ex-vice-présidente Joice Mujuru lance son parti d'opposition
- Avec AFP
L'ancienne vice-présidente du Zimbabwe, Joice Mujuru, tombée en disgrâce auprès du président Robert Mugabe, a officiellement lancé son parti d'opposition ce mardi 1er mars.
Ce lancement intervient au moment où la formation au pouvoir est minée par des dissensions internes autour de la succession du chef de l'Etat. «Le parti "Le Peuple du Zimbabwe d'abord" est là», a lancé Joice Mujuru lors de sa première conférence de presse depuis son éviction, fin 2014, du parti Zanu-PF du président Mugabe.
Au Zimbabwe, Joice Mujuru, ex-vice-présidente et ancienne proche de Mugabe, lance son parti d’opposition https://t.co/poAJFUafXX
— RFI (@RFI) 1 mars 2016
«Aujourd'hui est un jour historique. C'est une journée importante dans l'histoire politique de notre pays», a-t-elle ajouté. «Il ne s'agit pas du parti d'une femme. Il s'agit d'un parti où le peuple est au centre du pouvoir», a-t-elle assuré.
«Je jure devant vous que je ne suis ni une sorcière ni un assassin»
«Je jure devant vous que je ne suis ni une sorcière ni un assassin», a poursuivi Joice Mujuru, dénonçant les accusations de l'épouse du président, Grace Mugabe, une des favorites à la succession du chef de l'Etat. «Nous vivons dans un système injuste. Il faut absolument mettre fin au fléau de la corruption», a-t-elle ajouté, exhortant «tous les anciens combattants (de la lutte pour l'indépendance acquise en 1980), la police, l'armée et les services de renseignements à défendre la constitution».
Fin 2014, Joice Mujuru, alors considérée comme une favorite à la succession de Robert Mugabe, avait été évincée de son poste de vice-présidente au cours d'une purge surprise qui a coûté leur place à nombre de ses soutiens. Elle avait aussi été expulsée de la Zanu-PF après des rumeurs de complot contre le chef de l'Etat.
Jouissant toujours d'une forte popularité au Zimbabwe, elle va toutefois faire face à une tâche de grande ampleur pour imposer son nouveau parti dans un paysage politique dominé par la Zanu-PF.