L’Allemagne accusée de payer des pays africains pour accepter les réfugiés qu’elle rejette

L’Allemagne accusée de payer des pays africains pour accepter les réfugiés qu’elle rejette Source: Reuters
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Berlin aurait fourni des «incitations financières» aux ambassades de certains pays africains pour qu’ils acceptent des demandeurs d’asiles rejetés par l’Allemagne, sans le consentement des migrants eux-mêmes, affirme une ONG.

L’Allemagne ajouterait des «Accords de réadmission» aux traités d’aide au développement conclus avec des pays d’Afrique pour déporter les demandeurs d’asile vers ces pays, sans prendre en compte leur origine, affirme une organisation allemande Pro Azyl («Pour l’asile») qui défend des droits des réfugiés.

Selon les données de l’ONG, si les autorités allemandes sont incapables d'expulser un demandeur d’asile en absence de l’information et des documents nécessaires pour confirmer leur origine, elles s’adressent à une ambassade d’un pays tiers et paient pour l’émission de documents «confirmant» le citoyenneté de cette personne, de sorte qu’elle puisse être déportée vers ce pays.

D’après les données publiées par l'Office fédéral allemand des migrations et des réfugiés (BAMF), responsable, entre autres, des déportations des demandeurs d’asile rejetés, l’Allemagne a en fait signé de tels accords avec 13 pays, dont toutefois seulement deux sont en Afrique – le Maroc et l’Algérie. La liste comprend également l’Albanie, la Syrie, le Kosovo, la Serbie et la Macédoine.

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«Ces accords permettent aux étrangers de revenir à travers un Etat signataire sans avoir besoin d’un visa de transit», a déclaré le BAMF.

Paiement supplémentaire pour l’identification d’un migrant

Des problèmes similaires ont été rapportés par l’hebdomadaire allemand Der Freitag, qui a affirmé que les réfugiés dont l'asile a été rejeté et dont le pays d’origine ne peut pas être établi sont envoyés à des entretiens aux ambassades des pays vers lesquels on pouvait potentiellement les expulser.

En 2014, les autorités fédérales allemandes ont ordonné 720 réfugiés «apatrides» à assister à 50 rencontres avec les représentants de 18 pays de l’Afrique, selon le journal, qui ajouté qu’un «nombre infini de ces entretiens a été organisé par les autorités régionales» dans le même période de temps.

L’Allemagne rembourserait les ambassades pour ces «auditions de réfugiés», selon Der Freitag, de l’argent supplémentaire étant accordé s’ils émettent ensuite les documents, les soi-disant «certificats de voyage», qui permettent aux autorités allemandes de déporter la personne «dans l’espace de quelques jours».

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Pourtant, les entretiens ne durent que quelques minutes et ne sont pas une raison suffisante pour déterminer le pays d’origine d’un réfugié, souligne le journal.

Face à l’afflux interminable de réfugiés, l’opinion publique allemande et des milieux politiques se sont insurgés contre la politique de «portes ouvertes» du gouvernement. Selon un récent sondage, environ 40% des Allemands souhaitent que la chancelière Angela Merkel démissionne, mécontents de sa politique envers les demandeurs d'asile jugée trop généreuse.

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Sous de fortes pressions publiques, Berlin a récemment annoncé un tour de vis en matière de politique migratoire, introduisant des mesures plus restrictives concernant le durcissement des conditions du regroupement familial et de l’octroi de l'asile dans le pays pour les ressortissants de Tunisie, du Maroc et de l'Algérie.

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