Un cadre de l’Institut McCain veut faire taire RT
David Kramer, responsable des Droits de l’Homme au sein du think-tank américain, a proposé de faire fermer les médias internationaux russes. Bien évidemment, RT est dans le lot.
Les succès de RT et de l’agence d’information Sputnik commencent à faire trembler de plus en plus de monde. Surtout outre-Atlantique, où RT America demeure en seconde position des chaînes d’information en continu étrangères. David Kramer, responsable des Droits de l’Homme et ex-président de l’ONG Freedom House, a répondu aux questions d’un journaliste letton. Quand son interlocuteur lui a demandé comment résister à «la machine à com» russe, il a proposé une solution plutôt radicale.
Fermer Sputnik et RT pour contrer la "propagande russe"?: David Kramer, directeur de l'Institut McCain et ex-p... https://t.co/nZvKzRPqo3
— WOLFEN INFOS DU NET (@wolfen_infos) 28 Janvier 2016
«Une offensive agressive»
David Kramer dévoile son plan. Selon lui, il suffirait de «suivre» les actifs de RT et Sputnik ainsi que des autres médias publics russes. Sinon, de les faire fermer. Tout simplement. «Non pas en raison de ce qu’ils publient mais en raison de la source d’où provient leur argent» explique le militant droit de l’hommiste qui qualifie la mesure «d’offensive agressive».
Mais ce n’est pas tout. David Kramer a plus d’un tour dans son sac. L’autre moyen de contrer la vile «propagande russe» passerait par un soutien financier à des médias qui se concentreraient sur la Russie et les pays de l’Est. Il est intéressant de constater que la question du financement ne dérange pas David Kramer tant que l’argent ne vient pas du Kremlin.
One way to take on Russians, go after RT in the courts. David Kramer. https://t.co/TIeM3pZ2Lw
— michael d. mosettig (@mikemosettig) 26 Octobre 2015
L’homme est plutôt sûr de lui. «La propagande russe» serait facile à contrer car les actes de Moscou «parlent d’eux mêmes». Il cite notamment «un fait incontestable» : la présence de soldats russes dans l’est de l’Ukraine. Et la Russie cumulerait les tares. En plus de vouloir envahir l’Ukraine, elle lutterait contre l’opposition en Syrie au lieu de combattre Daesh. Etrangement, David Kramer n’évoque pas les récentes victoires de l’armée syrienne, aidée de l’aviation de combat russe, contre les terroristes.
Vives réactions du côté russe
Margarita Simonyan, rédactrice en chef de RT, a accusé David Kramer d'intimider sans fondement et surtout sans vérifier les faits. Des faits qui «sont très importants dans la guerre des mots, surtout s'il s'agit d’une guerre avec un adversaire russe qui est extrêmement intelligent». Elle a notamment évoqué les menaces de saisies de biens dont a déjà été victime la chaîne : «Saisir les biens de RT serait une action illégale, si on prend en considération que les biens de RT n'appartiennent pas à l'Etat. Pourtant, qui se soucie des fait et de la légitimité?»
Margarita Simonyan commented on the idea of Kramer to close RT and Sputnik https://t.co/oW5WO2qrDqpic.twitter.com/nL9ZntEZQ7#news#Russia
— Rus to En Fr Es News (@Rus_Eng_News) 28 Janvier 2016
David Kramer n’est plus à son coup d’essai. Par le passé, il avait déjà émis l’idée de saisir les actifs de RT America… quitte à se ridiculiser. Il avait en effet confondu RT et Rossiya Segodnya, deux entités tout à fait séparées.
Le service de presse de Sputnik a pour sa part soulevé l’étrangeté des déclarations de David Kramer, qui plus est dans un pays, la Lettonie, ouvertement hostile à Moscou : «La proposition de M. Kramer contredit les principes européens de liberté de la presse et d'expression. En réalité, il s'agit tout simplement de censure. La situation est aggravée par le fait que ces propositions plus qu'étranges soient émises en Lettonie par l'ex-président de Freedom House, organisation responsable pour la propagation des principes de liberté et de démocratie dans le monde.»
Début janvier, Jeffrey Shell, PDG de l’agence publique chargée du contrôle des radios et télévisions internationales financées par les États-Unis, tirait la sonnette d’alarme. Ses agences de presse perdent de plus en plus de terrain face à ses homologues russes et chinoises.