La presse saoudienne salue l'exécution des 47 condamnés à mort
Les exécutions et notamment, celle d'un important religieux chiite, ont suscité une vague de condamnation à travers le monde. Pour autant, au pays des Al-Saoud, la presse locale voit dans cette décision, un moyen de vaincre le terrorisme.
La presse saoudienne, très encadrée par le gouvernement, était dithyrambique au matin du 3 janvier, après l’exécution de quarante sept personnes condamnées pour «terrorisme», parmi lesquelles le dignitaire chiite Nimr Baqer Al-Nimr, fervent opposant de la monarchie.
Dans un éditorial intitulé «La loi a suivi son cours», Arab News, le principal journal électronique édité en langue anglaise et basé à Riyad, replace les exécutions dans un contexte sécuritaire, marqué par la multiplication des attaques terroristes dans le royaume. «L'Arabie saoudite a rendu un verdict contre 47 terroristes dans l'exercice de sa pleine souveraineté, qui est respecté par le droit international, et en application de ses lois et jugements nationaux émis par des juridictions pénales fondées sur la charia», pouvait-on lire.
En revanche, aucune mention du mot «exécuter» n'y a été faite. Afin de légitimer implicitement ces exécutions, le journal rappelle qu'elles ont été précédées par des «procédures qui ont pris des années devant les tribunaux». Par ailleurs, l'indignation internationale est considérée comme «une défense des actes terroristes» alors que «pour l'Arabie Saoudite, c'est une question de souveraineté et aucun pays ne devrait interférer dans les affaires intérieures du royaume». La majeure partie des critiques du journal restent dirigées contre l'Iran, dont le chef suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a qualifié l'imam Nimr Baqer al-Nimr de «martyre». Ce dernier a été condamné pour avoir critiqué les autorités saoudiennes en proposant «la sécession de la province de l'Est, si les droits des chiites n'étaient pas respectés».
Iran's supreme leader @khamenei_ir posts this pic on his website after Saudi Arabia executes #NimrAlNimr + 46 others pic.twitter.com/NOHK8BK0rp
— Julia Macfarlane (@juliamacfarlane) January 2, 2016
Asharq al-Awsat, important quotidien saoudien panarabe, tiré à environ 200 000 exemplaires, a lui aussi formulé des attaques contre Téhéran. Détenu par un membre de la famille royale saoudienne, le journal a cité un fonctionnaire du gouvernement saoudien qui avait déclaré à ce sujet que l'Iran avait «dévoilé son vrai visage en supportant le terrorisme».