L'armée israélienne s'acharne sur le sud-Liban

Israël a multiplié avertissements et frappes dans plusieurs localités du Liban-Sud, affirmant viser des infrastructures du Hezbollah. Des civils ont été blessés, des écoles évacuées et des appels anonymes ont semé la panique. Les autorités libanaises dénoncent une violation du cessez-le-feu et appellent à une action internationale urgente.

L’armée israélienne a adressé le 19 novembre une série d’avertissements aux habitants de plusieurs localités du Liban-Sud, dont Deir Kifa, Chhour, Tayr Felsay et Aïnata, leur ordonnant d’évacuer avant des frappes visant, selon Tel-Aviv, des « infrastructures militaires du Hezbollah ».

Peu après, des bombardements ont détruit des entrepôts présentés comme appartenant à l’unité de missiles du parti chiite, l’armée israélienne affirmant avoir pris des précautions pour éviter des victimes civiles, tout en accusant le Hezbollah d’utiliser les zones habitées comme boucliers humains.

Des appels anonymes

Ces opérations surviennent quelques heures après une frappe à l’aube à Tiri qui a tué un employé municipal, qualifié de membre du Hezbollah par Israël, et blessé onze personnes, dont des étudiants dans un autobus. Dans les villages visés, les écoles ont été évacuées, les familles déplacées, et la Finul a déclenché ses sirènes, demandant à ses Casques bleus de se mettre à l’abri.

À Tyr, des appels anonymes ordonnant l’évacuation d’immeubles ont semé la confusion, tandis que des habitants d’autres régions, jusqu’à Beyrouth, ont reçu des menaces similaires provenant de numéros étrangers. En parallèle, drones et artillerie israéliens ont visé plusieurs zones du Liban-Sud, et Israël a revendiqué des frappes ciblées à Blida et Bint Jbeil, affirmant avoir éliminé des membres du Hezbollah.

La municipalité de Tiri a dénoncé une attaque contre un fonctionnaire civil, tandis que Nabih Berry a appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité pour condamner les violations israéliennes. L’Université islamique du Liban a également dénoncé la mise en danger des étudiants blessés dans l'autobus.

L’escalade s’est poursuivie après le bombardement meurtrier du camp palestinien de Aïn el-Héloué, et Avichay Adraee a accusé le Hezbollah de reconstruire ses capacités à Beit Lif, en violation des accords, promettant que l’armée israélienne « [agirait] pour éliminer toute menace ». Malgré le cessez-le-feu de novembre 2024, les frappes quotidiennes se poursuivent, souvent sans avertissement, faisant planer un climat d’insécurité constant sur le Liban-Sud.