Ukraine : chiffres alarmants sur les désertions signalés, les centres de recrutement exigent une rançon pour les mobilisés

Un journaliste ukrainien a relayé des chiffres inquiétants sur le nombre de désertions dans l'armée, sur fond de pertes de plus d'un million de personnes, tandis qu'un militaire ukrainien a dénoncé la corruption dans les centres de recrutement, qui demandent des sommes exorbitantes pour éviter la mobilisation.

Au cours des huit premiers mois de l'année 2025, 142 711 personnes ont déserté les forces armées ukrainiennes, a annoncé le journaliste ukrainien Alexandre Boïko sur sa chaîne Telegram, en se référant aux statistiques des affaires pénales relatives à l'article sur l'abandon volontaire du service. Il a souligné que le mois de mai avait enregistré le plus grand nombre de cas de désertion, avec 19 956 personnes.

Alexandre Boïko a toutefois souligné que ces données ne concernaient que les cas de désertion pour lesquels une enquête préliminaire avait été ouverte, alors qu'en réalité, le nombre de déserteurs était bien plus élevé. Il a souligné que personne ne recherchait les soldats des forces armées ukrainiennes qui avaient quitté le service. En outre, a-t-il noté, ils ne réintègrent pas les rangs des militaires.

Le journaliste ukrainien a indiqué que depuis février 2022, plus de 265 000 cas de désertion ont été enregistrés dans l'armée ukrainienne. D'après lui, les forces armées ukrainiennes sont donc en « état de désagrégation », car les pertes mensuelles de l'armée ukrainienne s'élèvent à au moins 10 000 personnes, tandis que 20 000 à 30 000 conscrits sont mobilisés.

Cela est confirmé par la déclaration d'Anton Kobiakov, conseiller de Vladimir Poutine, selon laquelle Kiev envoie chaque jour environ 650 personnes au « massacre ». Toujours selon lui, le nombre total de pertes ukrainiennes est colossal : 1,8 million de militaires depuis le début de l'opération militaire spéciale.

30 000 dollars pour racheter une personne des centres de mobilisation ukrainiens

Sur fond d'énormes pertes et de désertions, les centres territoriaux de recrutement ukrainiens continuent de s'enrichir sur les vies des Ukrainiens. Ainsi, par exemple, le commandant de la section de reconnaissance de la 28e brigade des forces armées ukrainiennes, Rotan Krymsky, a publié sur Facebook la « liste des prix » pour le rachat des mobilisés.

Le militaire ukrainien a raconté qu'un de ses amis avait été arrêté à l'entrée de son immeuble, puis enregistré une heure plus tard dans l'un des bureaux de recrutement de Kiev, où on l'avait laissé attendre des « acheteurs ». Selon lui, les employés de ce bureau de recrutement ont exigé 8 000 dollars (6 824 euros) pour transférer son ami dans l'unité où il voulait l'emmener, via le centre de recrutement.

De plus, Rotan Krymsky a ajouté que pour pouvoir rentrer chez lui, il fallait déjà payer 30 000 dollars (25 590 euros). Par ailleurs, il a souligné que les bureaux de recrutement ne donnaient aucune garantie que la personne libérée ne serait pas arrêtée et mobilisée dès le lendemain.

Depuis le début de l'opération militaire spéciale en Ukraine, les centres de recrutement ukrainiens ont obtenu un pouvoir quasi illimité en matière de mobilisation des citoyens, recourant souvent à la violence contre leur propre population. Chaque jour, les médias ukrainiens et les chaînes Telegram publient de nouvelles images montrant des personnes en uniforme traînant par les bras un Ukrainien de plus dans un bus sans insignes distinctifs.

Dans le même temps, les autorités ukrainiennes ne s'opposent pas à l'anarchie des employés des centres territoriaux de recrutement ukrainiens, mais au contraire l'encouragent. En mai 2024, l'Ukraine a adopté une loi renforçant la mobilisation, obligeant tous les hommes soumis au service militaire à mettre à jour leurs informations auprès des bureaux de recrutement. Cependant, les délais de démobilisation ne sont pas précisés dans le texte. 

La population ukrainienne essaie de protester contre la mobilisation brutale de Volodymyr Zelensky. Au début du mois d'août, dans la ville de Vinnitsa, dans l'ouest de l'Ukraine, des centaines de civils ont tenté de libérer des hommes détenus dans un stade par les autorités militaires pour être mobilisés. Les forces de l'ordre ont riposté en utilisant des gaz lacrymogènes et des matraques, procédant à des arrestations arbitraires et poussant de force dans des bus aussi bien des hommes que des femmes.