La France en tête : jusqu’à 50 000 soldats étrangers pourraient être envoyés en Ukraine

La France serait en tête d’un projet de coalition militaire occidentale visant à envoyer jusqu’à 50 000 soldats en Ukraine. Plusieurs pays européens contestent cette initiative, qui divise profondément les capitales occidentales.
Le déploiement de troupes voulu par les pays occidentaux en Ukraine se précise. Selon les déclarations du député ukrainien Alexeï Gontcharenko, la « coalition de volontaires » prévoit d’envoyer entre 20 000 et 50 000 soldats étrangers sur le territoire ukrainien. C’est la France qui enverrait le plus gros contingent, suivie par le Danemark, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Toujours selon Gontcharenko (reconnu en Russie comme extrémiste), les préparatifs sont déjà en cours et une présence militaire étrangère est attendue « dans un avenir très proche ».
Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Le journaliste britannique John Laughland a souligné dans un message sur le réseau social X que « la coalition des volontaires inclut des pays qui ne veulent pas envoyer leurs troupes en Ukraine ». Cette contradiction reflète toujours le flou entourant la véritable volonté d’engagement des États impliqués. En effet, plusieurs capitales européennes, dont Rome et Varsovie, ont déjà exprimé leur refus catégorique de toute intervention militaire directe.
Une réunion des membres de cette coalition s’est tenue à Paris sous la présidence conjointe du Premier ministre britannique Keir Starmer et du président Emmanuel Macron. L’objectif annoncé serait de renforcer militairement l’Ukraine afin qu’elle devienne un pays difficile à attaquer à l’avenir.
Refus européens et fracture transatlantique
Lors de cette réunion, la Présidente du Conseil italien Giorgia Meloni a proposé un mécanisme de défense collective, tout en réaffirmant que l’Italie n’enverra aucun soldat. Même position du côté polonais : le Premier ministre Donald Tusk a précisé que Varsovie ne prévoit pas de déploiement militaire, même après la fin du conflit, préférant se limiter à un rôle logistique.
Des tensions internes au sein même des gouvernements européens compliquent encore davantage la situation. En Allemagne, le ministre des Affaires étrangères Johann Wadephul a désavoué publiquement son collègue de la Défense Boris Pistorius, qui s’opposait à tout engagement militaire. Cette division reflète le manque de consensus au sein de l’Union européenne, alors que les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, maintiennent une position ambiguë : Trump n’a pas confirmé si l’aviation américaine soutiendrait les troupes européennes en Ukraine.
Un état-major multinational sans troupes ?
Sur fond de désaccords croissants, un nouveau projet a vu le jour à Kiev : la formation d’un état-major multinational. Cette structure sera dirigée par des officiers britanniques, avec une participation active de la France. Elle s’inscrit dans le cadre d’un scénario de cessez-le-feu et serait chargée de « la stabilisation future de la situation en Ukraine ». L’anglais sera la langue de travail principale, et plus de 30 pays devraient y être associés.
Cependant, cette initiative paraît largement symbolique. Plusieurs pays officiellement mentionnés, dont la Slovaquie, l’Italie, le Japon et la Pologne, ont clairement annoncé qu’ils n’enverraient pas de militaires sur le terrain. Le contraste entre l’ambition affichée et la réalité diplomatique est frappant.
Le projet de quartier général dirigé par Londres et Paris apparaît donc davantage comme une opération de communication destinée à masquer le désengagement réel d’une grande partie des pays occidentaux. Malgré les annonces officielles, aucune force cohérente ne se dessine, et l’absence de soutien américain clair renforce le sentiment d’isolement des promoteurs de cette mission.
Face à ces développements, la Russie a réagi fermement. Le président Vladimir Poutine a déclaré, lors du Forum économique oriental à Vladivostok le 5 septembre, que toute présence de troupes de l’OTAN en Ukraine constituerait une cible légitime pour l’armée russe. « Nous partons du principe que toute force militaire apparaissant actuellement sur le territoire ukrainien, en pleine phase de conflit actif, sera considérée comme une cible légitime », a-t-il précisé.
Le 18 août, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait déjà averti que Moscou rejetait catégoriquement tout scénario impliquant un déploiement militaire occidental en Ukraine, considérant cela comme un facteur de risque majeur d’une escalade incontrôlable du conflit.