Yémen : HRW accuse la coalition menée par l'Arabie Saoudite de bombarder des habitations civiles
L'Arabie Saoudite bombarde-t-elle délibérément des civils ? C'est ce que sous-entend le dernier rapport de l'ONG Human Rights Watch, qui accuse par la même occasion les Etats-Unis de ne pas mener d'enquête sur ces exactions.
#Saudi-led coalition killed 60 civilians during at least 6 "unlawful" strikes in #Yemen this fall - @hrwhttps://t.co/C2XmV7lsG2
— Sputnik (@SputnikInt) 21 Décembre 2015
«Combien de civils devront mourir dans des attaques aériennes illégales avant que la coalition et que leurs Alliés Américains réagissent, enquêtent sur ce qui s'est passé et déterminent qui en est responsable ?», s'emporte Joe Stork, responsable du bureau du Moyen-Orient de Human Rights Watch.
Entre septembre et octobre, 60 civils ont perdu la vie suite aux bombardements de l'Arabie Saoudite et de leurs neufs pays alliés dans des quartiers résidentiels de Sanaa, la capitale. Selon l'ONG, il était impossible de les confondre avec des cibles militaires, dont les plus proches sont estimées se trouver à plus de 200 mètres des zones touchées.
Le 15 décembre dernier, en Suisse, les différents belligérants s'étaient pourtant accordés sur la nécessité d'indemniser les victimes et qu'aucune impunitée ne soit accordée aux responsables de crimes et de violation du droit international.
Selon HRW, ni les Saoudiens ni leurs alliés engagés contre les rebelles Houthis n'auraient enquêté sur les abus liés à leurs opérations et n'auraient indemnisé les victimes.
Les Etats-Unis, qui coordonnent et assistent les opérations militaires des Saoudiens et de leurs partenaires, ont par ailleurs l'obligation de veiller au bon déroulement des enquêtes et des compensations en cas d'abus, un rôle qu'ils n'assument pas selon HRW.
En novembre, ils avaient vendu des stocks d'armes aux Saoudiens et aux Emirats Arabes Unis, alors à cours de munitions pour leurs bombardements aériens.
L'ONG accuse néanmoins les forces houthies de s'être massivement déployées dans des zones résidentielles, exposant les civils à des dégâts collatéraux.
Selon les Nations Unies, plus de 2 500 civils ont péri depuis le début des frappes de la coalition en mars dernier contre les Houthis chiites.