En Italie, les migrants travaillent dans des conditions «désastreuses»
Malgré les promesses du gouvernement pour améliorer les conditions de vie des travailleurs immigrés, majoritairement africains, ces derniers restent confrontés à une immense précarité, selon une organisation caritative médicale italienne.
Même si la grande majorité de ces travailleurs immigrés sont présents en Italie de manière légale, «86% [d'entre eux] ne disposent pas de contrat de travail», a annoncé l'organisation Médecins pour les droits de l'homme (Medu) dans un communiqué.
Medu, qui dirige une clinique mobile en Calabre, dans le sud-ouest de l'Italie a déclaré avoir constaté «une situation encore plus spectaculaire».
«45% des travailleurs saisonniers dorment sur des matelas à même le sol tandis que 18% dorment carrément par terre, dans des structures privées d'eau, de lumière et d'infrastructures d'hygiène décentes».
Les travailleurs concernés viennent principalement du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso, de Côte-d'Ivoire et de Gambie. 89% sont âgés de moins de 35 ans.
Selon Medu, la plupart des problèmes de santé sont «directement liés aux conditions de travail éprouvantes et aux conditions de vie épouvantables». Beaucoup d'entre-eux sont également sous-payés, affirme Medu qui dit encore que leur salaire s'élève de 25 à 30 euros par journée de récolte de kiwis ou d'olives.
Les travailleurs migrants sont payés «30 à 50 pour cent de moins que le taux fixé par les contrats dans la province», a déclaré l'organisme de bienfaisance, appelant les autorités à «mettre en œuvre des mesures immédiates» pour mettre fin à cette exploitation.
Le gouvernement de Matteo Renzi, qui a promis d'intensifier les contrôles, a lancé l'an dernier un système de certification d'éthique pour le secteur.
Sur les 669 fermes qui ont demandé la certification, 227 seulement ont pu l'obtenir, d'après les chiffres publiés par les syndicats agricoles.