L’UE prête au compromis avec le Royaume-Uni pour préserver l'union
Plusieurs sujets vitaux pour l’Europe étaient au menu de la dernière réunion du Conseil européen. Si la crise des réfugiés et la migration via la Turquie n’ont pas suscité de différends, le Brexit a forcé David Cameron à engager un bras de fer.
Les dirigeants des Etats membres de l’UE se sont réunis, hier soir à Bruxelles, pour discuter de nombreuses questions. En ce qui concerne la crise migratoire, ils se sont accordés pour créer une nouvelle agence de gardes-frontières et de garde-côtes. Le président du Conseil européen Donald Tusk a souligné que, sans maintien de ses frontières extérieures, l’UE «cesserait d’être une communauté politique, ce qui aurait des conséquences plus sérieuses que la destruction de la zone Schengen».
We agreed to rapidly examine @EU_Commission's proposal of strengthening EU external borders; ministers to adopt position by July. #EUCO
— Donald Tusk (@eucopresident) 17 Décembre 2015
La crise des réfugiés
La décision de créer une agence de gardes-frontières a été prise lors de cette première session. Il faudra maintenant attendre le mois de juillet prochain pour que les ministres européens l’examinent et l’adoptent.
D’après le projet défendu par la Commission, l’Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes pourra «intervenir dans les situations d’urgence» si un ou plusieurs Etats membre de l’EU se déclarent incapables de défendre leurs frontières de manière efficace.
Violente manifestation contre l'arrivée de réfugiés dans une ville des #PaysBas (VIDEO) https://t.co/sRzpDK5drGpic.twitter.com/4D6mWsbIMk
— RT France (@RTenfrancais) 17 Décembre 2015
Frontex, l’agence pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures, qui protège les frontières à l’heure actuelle, n’est organisée que pour aider les Etats-membres à mettre en œuvre les règles communautaires relatives aux frontières extérieures et à coordonner leurs opérations dans la gestion de ces frontières.
La migration directe via la Turquie
Les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont aussi discuté des initiatives turques en faveur de la diminution du nombre des migrants et n’y ont pas relevé de contradiction.
#Amnesty : la #Turquie expulse des #réfugiés vers les zones de guerre et l'#Europe le sait https://t.co/3ACULhTqSipic.twitter.com/c6Yrd4wWw8
— RT France (@RTenfrancais) 16 Décembre 2015
Pour diminuer le nombre des migrants qui arrivent en Turquie, Ankara a décidé d’imposer des visas aux Syriens qui transitent par d’autres pays avant entrer en Turquie. D’après le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu ce document a déjà été approuvé.
«Les exigences de visa pour les citoyens syriens seront introduites dès le 8 janvier», a-t-il précisé, en ajoutant que cette mesure réduirait la quantité des migrants illégaux qui choisissaient le transport maritime ou aérien depuis des pays tiers pour arriver dans l'UE via la Turquie.
Est-ce que l’UE est «préoccupée mais prête à un compromis avec le Royaume-Uni» ?
Certains leaders européens ont exprimé leur optimisme quant à la possibilité de parvenir à un accord avec le Premier ministre du Royaume-Uni David Cameron. Londres pousse l’Europe à adopter des règles plus flexibles pour la résolution de la crise migratoire.
Lors du dîner, David Cameron a prononcé un discours sur la nécessité de changements et sur un possible Brexit, au terme du référendum qui aurait lieu en 2017. Donald Tusk a déclaré que les négociations étaient «substantielles et constructives» car les leaders avaient «exprimé leurs inquiétudes, mais aussi montré une volonté de chercher un compromis».
La chancelière allemande Angela Merkel, pour sa part, a précisé que l’Allemagne était prête à des changements dans les traité sur le fonctionnement de l’UE, mais que «les principes de base devraient être respectés».
#Merkel ne veut pas "céder sur les acquis européen" en négociant avec le #RoyaumeUnihttps://t.co/WAm5Fy55pgpic.twitter.com/z8r5wBpHbW
— RT France (@RTenfrancais) 16 Décembre 2015
Le président français François Hollande s'est montré du même avis, jugeant qu’il n’était «pas acceptable de revoir ce qui fonde les engagements européens».
Néanmoins, David Cameron réclame des mesures spécifiques, pour ralentir l'immigration en provenance du reste de l'UE, en particulier d'Europe de l'Est, ainsi que la possibilité de priver les citoyens européens de prestations sociales pendant les quatre premières années de leur séjour sur le sol britannique.
Aussi, plusieurs dirigeants européens ont été choqués par cette demande jugée discriminatoire, notamment a Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie.
«Nous voulons un accord acceptable pour la Grande-Bretagne, mais il doit l'être aussi pour les 27 autres Etats», a précisé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.