Sommet de l’OTAN 2025 : dépenses militaires en hausse, adhésion de l’Ukraine totalement ignorée

Sommet de l’OTAN 2025 : dépenses militaires en hausse, adhésion de l’Ukraine totalement ignorée Source: AP
Le président Donald Trump s'exprime à l'issue du sommet annuel de l'OTAN, sous le regard du Secrétaire d’État Marco Rubio, à droite, et du Secrétaire à la Défense Pete Hegseth, à La Haye au Pays-Bas, le 25 juin 2025.
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Réuni à La Haye, le sommet de l’OTAN a accouché d’un communiqué final étonnamment court, concentré sur les dépenses militaires et adoucissant sa rhétorique contre la Russie. Derrière l’unité affichée, les divisions internes persistent, tandis que Moscou dénonce l’hypocrisie et les manœuvres hostiles du bloc occidental.

Le sommet de l’OTAN qui s’est tenu à La Haye les 24 et 25 juin 2025 s’est conclu par une « Déclaration finale » en cinq points, revendiquant une posture de « défense collective » en vertu de l’article 5 du Traité de Washington, et fixant un objectif de dépenses militaires à 5 % du PIB d’ici 2035.

Le texte, volontairement très court, vise à recentrer l’attention sur l’engagement financier des membres de l’Alliance, une exigence poussée par le président américain Donald Trump, et appelle chaque pays membre à consacrer 3,5 % du PIB aux besoins militaires directs et 1,5 % à la sécurité civile et à l’innovation, avec un réexamen prévu en 2029.

Bien que la Russie soit mentionnée comme « menace à long terme pour la sécurité euro-atlantique », aucune référence explicite au conflit en Ukraine n’apparaît, contrairement aux années précédentes. Le soutien à Kiev est résumé en une phrase : les pays membres comptabiliseront leurs aides directes à la défense ukrainienne dans leurs dépenses de défense. À la différence des communiqués de 2023 et 2024, le texte ne contient plus la phrase « l’avenir de l’Ukraine est dans l’OTAN ». Cette omission marque un recul symbolique fort.

D’après la presse britannique, ce format raccourci aurait été imposé à la demande des États-Unis afin de ne pas compromettre les négociations en cours entre Washington et Moscou.

Postures occidentales : ambiguïté et tensions internes

Le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte a salué l’influence directe de Donald Trump pour avoir déclenché ce changement d’approche. Trump, de son côté, a maintenu sa critique envers l’Europe, déclarant que certains pays membres sont « comme des enfants  », incapables de se défendre. Il a ouvertement attaqué l’Espagne, refusant qu’elle limite ses dépenses militaires à 2 % du PIB.

Interrogé sur l’Ukraine, Trump a évité toute promesse sur de nouvelles livraisons de systèmes Patriot, les jugeant plus urgents pour Israël. Il a admis que mettre fin au conflit était « plus compliqué que prévu », évoquant qu’« il avait eu du mal avec les deux camps, mais plus encore avec Zelensky ».

Emmanuel Macron a, lui, appelé les États-Unis à « arrêter le conflit en Ukraine » tout en poussant pour que l’Europe « reconstruise l’armée ukrainienne ». Le président de la Finlande, pays autrefois neutre, a quant à lui désigné la Russie comme « la principale menace pour l’OTAN », justifiant l’augmentation des budgets militaires. Le chancelier allemand Friedrich Merz a, lui aussi, pointé Moscou comme un danger majeur, déclarant­ : « la Russie menace non seulement l’Ukraine mais l’ensemble du continent européen ». Il a appelé à combiner les efforts militaires à des pressions économiques supplémentaires, affirmant que les sanctions doivent accompagner l’armement. En contraste avec ces déclarations appelant à un soutien accru à Kiev, Viktor Orban a rappelé que l’OTAN « n’a rien à faire en Ukraine », soulignant que ce pays ne fait pas partie de l’Alliance.

Parallèlement, Trump a longuement évoqué la situation au Moyen-Orient. Il a affirmé que le conflit entre Israël et l’Iran était désormais « réglé », que l’Iran est « épuisé » et que qu’il « ne [reviendrait] pas au nucléaire ». Il a qualifié l’opération américaine contre les sites iraniens de « victoire totale ». Ces déclarations ont renforcé l’impression que Washington fixe ses priorités ailleurs, loin du théâtre ukrainien.

La Russie dénonce un simulacre occidental

Les responsables russes ont perçu ce sommet comme une confirmation de la duplicité occidentale. Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité, a qualifié l’Union européenne de « véritable ennemi de la Russie », la décrivant comme un bloc « russophobe », dont l’objectif est d’armer le régime de Kiev à un niveau d’invulnérabilité.

Konstantin Kossatchov, vice-président du Conseil de la Fédération, la chambre haute du parlement russe, a évoqué « l’affaiblissement interne de l’OTAN », soulignant de plus l’absence d’engagement concret sur l’adhésion de l’Ukraine. Pour lui, « l’Occident a une nouvelle fois trahi l’Ukraine et la Géorgie », les utilisant comme outils contre la Russie sans réelle intention de les intégrer à l’Alliance. Kossatchov a également relevé que le Conseil OTAN–Ukraine initialement prévu avait été supprimé de l’agenda du sommet, illustrant le désengagement croissant vis-à-vis de Kiev.

Bien que le sommet ait mis l’accent sur l’unité, les divisions internes n’ont pu être masquées. L’Espagne rejette l’objectif des 5 % de dépenses militaires, tandis que plusieurs voix doutent de l’efficacité des frappes américaines en Iran, vantées par Donald Trump.

Le prochain sommet de l’OTAN se tiendra en Turquie en 2026, suivi par une réunion en Albanie en 2027.

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