CMA-CGM décroche un contrat de 30 ans pour le port de Lattaquié

Le 1er mai 2025, CMA-CGM a signé un contrat de 30 ans pour exploiter le port de Lattaquié, investissant 230 millions d’euros. L’accord, premier investissement international post-Assad, attribue 60% des revenus à la Syrie et 40% à l’entreprise. Il vise à moderniser le port, mais suscite des critiques liées au contexte politique.
Le 1er mai 2025, la Syrie a signé un contrat de 30 ans avec le géant français de la logistique maritime CMA-CGM pour développer et exploiter le port de Lattaquié, principal accès maritime du pays.
Cet accord, conclu avec le nouveau gouvernement syrien post-Assad, marque une étape stratégique pour la reconstruction économique après la chute du gouvernement en décembre 2024. Joseph Dakkak, directeur régional de CMA-CGM Levant, a déclaré : « Nous sommes fiers d’annoncer la signature d’un contrat d’investissement et de gestion pour Lattaquié pour les 30 prochaines années. »
Une entreprise enracinée au Levant
L’entreprise, présente sur le terminal à conteneurs depuis 2009, investira 230 millions d’euros pour moderniser les installations, incluant la construction d’un nouveau quai pour accueillir des navires de grande taille.
L’accord stipule une répartition des revenus portuaires : 60 % pour l’État syrien et 40 % pour CMA-CGM, avec des ajustements possibles selon l’augmentation du trafic de conteneurs. Mazen Alloush, porte-parole de l’Autorité générale des ports syriens, a précisé que CMA-CGM investirait 32 millions USD dès la première année pour rénover les équipements.
Le contrat, signé sous supervision étatique, règle également les dettes passées, renforçant les liens avec la famille Saadé, propriétaire franco-libanaise de CMA-CGM, aux racines syriennes. Ahmed Moustafa, directeur du port, a souligné : « C’est le premier contrat d’investissement international depuis la chute d’Assad. »
Malgré les sanctions internationales, CMA-CGM a maintenu ses opérations à Lattaquié, consolidant sa position stratégique en Méditerranée. Cependant, des ONG critiquent cet accord, y voyant un soutien implicite à un régime controversé. Le port, clé pour les exportations syriennes, devrait dynamiser l’économie, mais son succès dépendra de la stabilité régionale.