Un député slovaque accuse la Pologne d'avoir fermé son espace aérien à sa délégation qui se rendait en Russie
Le vice-président du parlement slovaque a accusé les autorités polonaises d’avoir empêché sa délégation, qui se rendait à Moscou, d’emprunter leur espace aérien. L'appareil a contourné la Pologne en passant par la République tchèque et l'Allemagne. La partie polonaise a démenti, affirmant avoir reçu des «documents incomplets».
Andrej Danko, le vice-président du Conseil national (Parlement slovaque) et président du Parti national slovaque (SNS) a accusé la Pologne d'avoir fermé son espace aérien à une délégation parlementaire se rendant en Russie, obligeant l'appareil à faire un détour par la République tchèque et l'Allemagne.
«Je ne comprends pas la position de la Pologne, mais je l'accepte comme une réalité», a-t-il déclaré le 12 janvier, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
Des accusations démenties par le ministère polonais des Affaires étrangères. «Nous n'avons pas refusé le vol à la partie slovaque, c'est juste qu'elle nous a envoyé des documents incomplets» a affirmé le porte-parole de la diplomatie polonaise, Pawel Wronski, cité par la chaîne Polsat News. «Lorsqu'on lui a demandé de les compléter, elle nous a informés du changement d'itinéraire», a-t-il ajouté.
Un argumentaire figurant également dans un communiqué de l'ambassade de Pologne à Bratislava publié sur les réseaux sociaux.
Délégation slovaque à Moscou : livraisons de gaz et conflit en Ukraine à l'ordre du jour
La délégation slovaque partie pour la Russie le 12 janvier au matin est arrivée à Moscou plus tard que prévu et y resterait jusqu'au 15 janvier. Elle est dirigée par Andrej Danko ainsi que Tibor Gaspar (Parti social-démocrate, Smer-SD). La délégation comprend également les députés Marian Kery, Jan Mazgut et Richard Gluck (Smer-SD), ainsi qu'Adam Lucansky (SNS).
Selon Tibor Gaspar, l'ordre du jour des discussions devrait inclure des questions telles que l'approvisionnement en gaz naturel de la Slovaquie et le conflit en Ukraine.
Selon les déclarations précédentes d'Andrej Danko et de Tibor Gaspar, la délégation slovaque doit rencontrer des représentants de la Douma (la chambre basse du Parlement russe) et certains membres du gouvernement russe. «Je veux montrer que des gens y vivent aussi, que des Allemands, des Français, des Américains y font des affaires» a déclaré le vice-président du Conseil national avant le vol.
Tibor Gaspar, pour sa part, a indiqué que l'un des objectifs de la délégation slovaque était de savoir si la société russe Gazprom serait en mesure de fournir du gaz à la Slovaquie en dépit de l'arrêt du transit par l'Ukraine.
Tension entre la Slovaquie et l'Ukraine sur le transit du gaz
Le président slovaque Peter Pellegrini a déclaré le 11 janvier qu'il ne se rendrait pas en Ukraine en raison de l'arrêt par Kiev du transit du gaz russe. «Si je dois aller là-bas juste pour prendre une photo et que l'on me dit que pas une seule goutte de pétrole et de gaz ne sera livrée à la Slovaquie, je ne devrais vraiment pas m'y rendre. Que personne ne soit offensé», a déclaré le dirigeant slovaque au cours d'une émission radio.
Le contrat entre la société russe Gazprom et la société ukrainienne Naftogaz, concernant le transit de gaz russe vers l'Europe centrale à travers l'Ukraine, a expiré le 31 décembre. Moscou s'est dit prêt à le prolonger, mais Kiev a refusé. Le Premier ministre slovaque Robert Fico a averti que l'arrêt de ce transit pourrait engendre des coûts supplémentaires de 120 milliards d'euros pour l'UE en 2025-2026.
En réponse, Robert Fico a notamment menacé de limiter les fournitures d'électricité à l'Ukraine, car, selon lui, Volodymyr Zelensky «nuit à la Slovaquie» par ses actions.