Liban : à l’approche du scrutin présidentiel, le Hezbollah fait part de ses exigences
Wafic Safa, haut responsable du Hezbollah, a indiqué le 5 janvier que le parti ne mettrait aucun véto lors de la session parlementaire qui se réunit le 9 janvier afin d'élire un nouveau président libanais, sauf contre le leader des Forces libanaises Samir Geagea.
Alors qu'une session parlementaire doit avoir lieu le 9 janvier prochain, en vue d'élire un futur président de la République libanaise, le Hezbollah a fait part de ses exigences concernant ce futur scrutin.
Wafic Safa, responsable de l’unité de liaison du Hezbollah, s'est exprimé le 5 janvier sur le lieu de l'assassinat de l'ancien secrétaire du parti chiite Hassan Nasrallah dans la banlieue sud de Beyrouth.
Ce dirigeant de l'organisation pro-iranienne est notamment revenu sur l'importance de l'élection d'un président de la République au Liban, après plus de deux ans de vacance du pouvoir, à la suite de la fin du mandat du général Michel Aoun le 31 octobre 2022.
Wafic Safa a affirmé : «nous avons déjà dit que nous n'avons pas de veto», en référence à la candidature officieuse du général des armées Joseph Khalil Aoun, qui a les faveurs de chancelleries occidentales et de pays du Golfe.
Un président obligatoirement chrétien
«Notre seul veto concerne le chef des Forces libanaises Samir Geagea car il représente un projet de discorde et de destruction pour le pays», a néanmoins précisé le dirigeant du Hezbollah.
Samir Geagea est le leader chrétien de l'opposition au parti chiite. Ancien chef de milice durant la guerre civile libanaise, il s'est reconverti en politicien influent, prônant la souveraineté nationale et une opposition farouche à l'influence iranienne au Liban, incarnée par le Hezbollah.
Geagea critique le rôle militaire et politique du Hezbollah, qu'il considère comme une milice illégale sapant les institutions de l'État libanais. Son opposition repose sur des principes de neutralité libanaise notamment à l'égard du conflit palestinien et du désarmement des factions armées non étatiques.
Selon le pacte national de 1943, seul un Libanais de confession maronite peut prétendre à être chef d’État. Ainsi, la difficulté d’élire un président réside notamment dans le système confessionnel car les 128 sièges du parlement sont répartis selon un partage communautaire : 64 sièges pour les chrétiens, dont 34 pour les maronites, 14 pour les grecs-orthodoxes, 8 pour les grecs-catholiques, 3 pour les arméniens-orthodoxes, 1 pour les arméniens-catholiques, 1 pour les syriaques-catholiques, 1 pour les chaldéens, et 2 pour les autres chrétiens. 64 sièges pour les musulmans, dont 27 pour les sunnites, 27 pour les chiites, 8 pour les druzes, et 2 pour les alaouites.
Pour être directement élu, le candidat doit réunir au premier tour la majorité qualifiée des deux tiers de l'ensemble des membres du collège, soit 86 voix. À défaut, un second tour est organisé. Le candidat ayant obtenu 65 voix (sur 128 au total) l’emporte.